Paris, Renduel, 1836.
1 vol. (125 x 205 mm) de faux-titre, front., titre et 631 p. [f. 476 ch. 377] + 11 hors texte. Maroquin havane, plats ornés d’un large décor à encadrement et mosaïqué, rosace au centre du premier plat, dos richement orné, titre doré, date en pied, double filet sur les coupes, tranches dorées sur marbrure, dentelle intérieure (reliure XIXe).
Première édition illustrée.
Exemplaire sur vélin fin.
L’édition Renduel, l’un des éditeurs attitrés de l’école romantique, paraît en un seul volume, cinq ans après l’édition originale : elle comprend trois chapitres qui ne figurent pas dans l’édition originale – parmi lesquels le célèbre chapitre intitulé « Ceci tuera cela », dont le mot prophétique annonçait « que le livre de pierre, si solide et si durable, allait faire place au livre de papier, plus solide et plus durable encore. » Si la formule « voulait dire : L’imprimerie tuera l’architecture », la préface n’en était pas moins un vigoureux plaidoyer pour la sauvegarde des monuments architecturaux du passé : « Inspirons, s’il est possible, à la nation l’amour de l’architecture nationale. C’est là, l’auteur le déclare, un des buts principaux de ce livre. » A quelques semaines de la réouverture programmée de Notre-Dame-Paris après l’incendie dévastateur du 15 avril 2019, voici des mots qui résonnent. Ces trois chapitres inédits furent ajoutés pour la première fois en 1832, pour la deuxième édition Gosselin.
Cette édition ” est dite « édition Keepsake » (par analogie avec les keepsakes anglais, recueils littéraires de petit format illustrés de gravures) et fit souvent l’objet de reliures soignées, volontiers ornées d’un décor « à la cathédrale » faisant écho à la planche d’illustration qui représentait la façade de la cathédrale.” (BnF). L’éditeur Renduel avait à cet effet fait réaliser pour cette édition, sans doute la plus belle de Notre-Dame de Paris, plusieurs exemplaires de luxe sous différentes reliures d’éditeur “à la Cathédrale” ou en “style Rocaille” réalisées par Boutigny.
Cet exemplaire, l’un des rares sur vélin fin, a été luxueusement établi, sans doute au tournant du siècle, dans une reliure mosaïquée de belle facture. Cinq vignettes collées et montées sur papier vélin fort ont été à cette occasion ajoutées.
Elle comprend en plus, comme il se doit, le titre-frontispice gravé et 11 compositions gravées sur acier par Finden, Lacour Lestudier et Staines de compositions de Tony et Alfred Johannot, Louis Boulanger, Denis Raffet, Camille Rogier et Adolphe Rouargue, toutes hors-texte.
Ces illustrations sont tirées sur Chine et montées sur vélin fort.
La planche “De l’utilité des fenêtres qui donnent sur la rivière”, qui est le plus souvent absente des exemplaires de première émission (elle n’était pas encore prête lors de l’impression) est ici présente, ajoutée par un amateur averti qui l’aura ajouté à son exemplaire une fois la gravure livrée, au moment des éditions en trois volumes puis deux volumes, données quelques mois plus tard – toutes portent la date de 1836. Cette douzième planche est tirée sur vélin fort (les 10 autres gravures initiales sont sur Chine).
Cette édition fut tirée selon Clouzot à 2000 exemplaires, qui signale que ” l’ouvrage est le plus souvent fortement piqué”.
Très bel exemplaire, complet de toutes ces planches en premier tirage, sur vélin fin exempt de toute rousseurs.
Exemplaire de choix.
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