Noces

Albert Camus, Pierre-Eugène Clairin

Noces

Paris, Cent femmes amies des Livres, [sur les presses de Mme J.-G. Daragnès], 1952
1 vol. (230 x 325) de 121 p. et 5 f. Maroquin vert émeraude, plats ornés de filets d’encadrement dorés et à froid, listel de maroquin lavallière, dos lisse, titré doré, doublures de maroquin lavallière bord à bord, gardes de soie ivoire, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, chemise et étui (reliure signée de Tchékéroul).

 

Première édition illustrée.
Tirage unique à 120 exemplaires sur pur-fil Vidalon (n° 60), nominatif pour la baronne Vaxelaire.

21 bois gravés de Pierre-Eugène Clairin.

 

Il y a du Grec chez ce Méditerranéen, qui prolonge dans ce deuxième recueil d’essais – suite de L’Envers et l’Endroit – sa réflexion sur la nature, l’homme et la mort. Loin de philosopher à partir de concepts, il chante avec un lyrisme inégalé ses bouleversantes expériences de sagesse païenne et épicurienne : « […] j’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme.  […] Ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu, c’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources ». Magistrale leçon de bonheur que cet apprentissage des « noces » de l’être et du monde, que cette acceptation de la condition mortelle qui n’exclut pas le consentement à vivre ! Ces quatre textes, véritables poèmes en prose, inépuisable hymne à l’amour de la vie, sont peut-être les plus belles pages d’Albert Camus pour lequel « il n’y a pas de honte à être heureux » ni à jouir.

 

Cette première édition illustrée est publiée 13 ans après l’originale (publiée chez Charlot à Alger en 1939), avec des bois gravés par Pierre-Eugène Clairin. Il avait été présenté à Albert Camus par Marcel Damboise, pensionnaire comme lui de la Villa Abd-el-Tif, à Alger, en 1935.

Clairin donnera deux ans plus tard une autre édition illustrée d’une texte de Camus, La Femme adultère, avec 12 lithographies pour l’illustrer.

Bel exemplaire en reliure soignée de Tchékéroul.
Dos légèrement foncé.

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