Paris, Éditions de la NRF, (25 mai) 1928.
1 vol. (165 x 215 mm) de 218 p. et [1] f. Maroquin noir, contreplats et gardes de chèvre velours rouge sertis d’un listel de box gris, titre doré, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordés (reliure signée de J.-P. Miguet).
Édition originale.
Un des 109 premiers exemplaires réimposés sur vergé (n° LXIX).
Œuvre majeure de Breton, le seul de ses ouvrages à ce point repris et augmenté lors de sa réédition, Nadja est traversé par la figure de deux femmes qui ont, chacune à leur manière, présidé à sa rédaction. La première, celle dont le nom à jamais est inscrit au fronton du surréalisme, croisa le poète dans la rue, un jour d’octobre 1926. Après une dizaine de rencontres presque quotidiennes, une nuit passée ensemble dans un hôtel de Saint-Germain-en-Laye et vingt-sept lettres échangées, Breton interrompt ses relations avec la jeune femme au comportement erratique, mais qui le subjuguait. Ainsi s’achève l’histoire de Léona Delcourt qui avait emprunté à une danseuse ce surnom de « Nadja ». Cinq mois plus tard, Breton commençait son livre sans avoir une seule fois revu celle qui plongea le chantre du surréalisme dans une profonde crise existentielle : « Il se peut d’ailleurs, en dira-t-il, que les prestiges dont s’entoure Nadja constituent la revanche de l’esprit sur la défaite du cœur. »
La seconde de ces femmes, c’est Lise Deharme, alias Lise Meyer, dont l’apparition au Bureau de recherches surréalistes deux ans plus tôt a troublé à ce point le poète qu’il décide, au moment de commencer son livre, de se rapprocher d’elle. Les deux premières parties de Nadja achevées, il lui écrit : « Je vais publier l’histoire que vous connaissez en l’accompagnant d’une cinquantaine de photographies relatives à tous les éléments qu’elle met en jeu », lui demandant l’autorisation de faire photographier le gant de bronze et une reproduction d’un tableau qui se trouve dans son manoir normand de Mordal, car « cela ferait un livre beaucoup plus troublant ».
À l’automne 1927, Breton a déjà donné à la revue Commerce la première partie du livre ainsi qu’un fragment au numéro II de La Révolution surréaliste. Il enrichit son texte d’une troisième partie et d’un préambule en mars 1928, qui paraît en anglais dans la revue d’Eugène Jolas, Transition. Breton espère une publication chez Gallimard le 1er avril, qui sera repoussée au 25 mai.
Exemplaire parfait.
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