Mozart
Louis Parrot

Mozart

Paris, Laffont, (1er mai) 1945.
1 vol. (120 x 190 mm) de 198 p. et 1 f. Broché.

 

Édition originale.
Envoi signé : « À Albert Camus qui, le premier sans doute, a lu ce livre. Avec les meilleures pensées de Louis Parrot, 1945 ».

Le Mozart de Parrot n’est pas à proprement parlé une biographie mais bien « une nouvelle approche de la création musicale de Mozart » menée avec l’intelligence et la finesse d’un poète : né à Tours en 1906, Louis Parrot partage avec Albert Camus, et bien avant de le connaître, d’avoir eu une enfance pauvre, loin des livres et de toute culture qu’un goût et une curiosité avides devaient très vite transformer. Il deviendra l’ami des plus grands, à commencer par Paul Éluard avec lequel il va fonder l’emblématique Éternelle revue après avoir aidé à la diffusion de Poésie et Vérité 1942 avec son poème le plus célèbre, « Liberté ».

Fils d’un ouvrier maçon, mis en apprentissage sur les chantiers à l’âge de douze ans, sa curiosité et ses goûts le feront vite rejoindre le monde des lettres dans lequel il apparaît adolescent en remportant le prix de poésie des Jeux Floraux de Touraine avec une « Ode à Minerve meurtrière » ; il décide de rentrer en contact épistolaire avec ses aînés, dont René Char, et publie son premier recueil, Misery farm en 1934. Pendant la guerre, Parrot sert d’intermédiaire, depuis Lyon, aux écrivains coupés entre zones nord et sud. C’est là qu’il entreprend la rédaction de son Mozart, peut-être même en y croisant Camus qui y débarque en janvier 1943. Il achèvera son texte en 1944, à Clermont-Ferrand.

Qu’il en fut premier lecteur ou pas, le texte ne pouvait mieux convenir au destinataire qu’est Albert Camus : celui-ci – et c’est peu connu – eut toujours avec la musique une amitié rare et érudite ; sur Mozart, il signera le 2 février 1956 dans les colonnes de l’Express un « Remerciement à Mozart » à l’occasion du bicentenaire de sa mort, un texte précis et profond qu’il avait souhaité produire de sa propre initiative.

Notons enfin de manière anecdotique que Camus, ainsi que le rapporte Emmanuel Roblès dans son ouvrage Camus, frère de soleil, prit des cours d’espagnol avec Denise Parrot, l’épouse Louis Parrot. Ces sessions eurent lieu après la guerre, à l’époque où Camus recevait ce Mozart. Était-ce, par l’entremise de la langue de Cervantès, afin de mieux comprendre encore Maria Casarès, rencontrée quelques mois plus tôt ?

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