Mon ami Maigret
Tumacacori [Tucson, Arizona], février 1949.
177 f. recto ch. 2 à 176, reliés en 1 vol. (190 x 270 mm). Basane marron, décor de filets à froid sur les plats, dos à nerfs, titre doré, chemise et étui.
Unique manuscrit du roman paru en 1949 aux Presses de la Cité, sous la forme d’un tapuscrit abondamment corrigé par l’auteur.
Le roman est écrit directement à la machine et cette frappe dactylographiée n’a pas été précédée d’un manuscrit autographe : il en résulte un document de grand intérêt, parsemé de nombreuses corrections à l’encre bleu foncé (les mots supprimés étant barrés à l’encre bleue ou au crayon bleu gras), puis des corrections d’une autre main à l’encre rouge ou au stylo à bille bleu.
Il est signé et daté « le 2 février 1949 » de Tumacacori – non loin de Tucson, au cœur de l’Arizona. C’est le dernier roman à y être rédigé, à presque 9 000 km de l’île de Porquerolles où se déroule l’action : une enquête particulière – qui gravite dans le monde de l’art et celui des faux tableaux – pour le commissaire Maigret, assisté d’un confrère britannique, M. Pyke, agent de Scotland Yard, curieux ses fameuses méthodes. Les deux policiers quittent Paris pour la Méditerranée et, grâce au témoignage de plusieurs habitants de l’île, rassemblent les éléments qui leur permettront de faire la lumière sur un crime.
Porquerolles est une île bien connue de Simenon : le couple Georges Simenon – Tigy la découvre en mai 1926 et séjourne cinq mois dans un cabanon au Grand Langoustier, lieu qui inspirera à Simenon en 1931 la nouvelle éponyme « Le Grand Langoustier ». Après un nouveau séjour en 1934, Simenon revient brièvement dans l’île en 1941 et cherche pendant l’Occupation à y déménager ses effets personnels. C’est son jardinier, Angelo Brandis, qui mène à bien cette opération en janvier 1944 alors que l’île est désertée par ses habitants sur ordre de l’occupant allemand ; Simenon reviendra une dernière fois en 1955 dans son « île idéale » et les lieux serviront de cadre à plusieurs romans, dont Le Cercle des Mahé. C’est là-bas que Tigy y sera enterrée ; son fils Marc Simenon (né en 1939) l’y rejoindra en 1999.
Collection J.-M.B. (Sotheby’s, 24 juin 2003) ; Aristophil, 17 (Drouot, 3 avril 2019).
Pierre Deligny et Claude Menguy, Simenon de Porquerolles. Cinq séjours dans « une île idéale », 2003 ; Maurice Piron, Michel Lemoine, L’Univers de Simenon, guide des romans et nouvelles de Georges Simenon, Presses de la Cité, 1983, p. 314-315 ; Menguy, 152.
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