Memoirs. Year of Decisions | Years of Trial and Hope

Harry S. Truman

Memoirs. Year of Decisions | Years of Trial and Hope

New York, Garden City, Doubleday & Company, Inc., 1955-1956.
2 vol. (150 x 200 mm). Maroquin bleu, dos lisse, titre doré, étuis éditeur. 


Édition originale.
Tirage de luxe, réservé au président Truman et financé par lui-même : l’un des 101 reliés en maroquin, pour le compte du président américain. 

Précieux exemplaire offert au Premier ministre britannique en fonction, Anthony Eden. 

Envoi signés : 

To the Right Honorable Sir Anthony Eden from Harry S. Truman Independence Dec. 31, 1955” au tome 1 ; 

To the Right Honorable Sir Anthony Eden with great respect from Harry S. Truman Independence July 14, 1956” au tome 2. 

Anthony Eden fut secrétaire aux affaires étrangères de Churchill de décembre 1940 à juillet 1945. Il joua donc un rôle important dans les mémoires de Truman, et se trouve impliqué dans toutes les querelles diplomatiques des grandes puissances au cours de ces années, que Truman retrace dans une grande partie de son récit. 

Truman devient président à la mort soudaine de Roosevelt le 12 avril 1945. C’est Anthony Eden qui représente la Grande-Bretagne aux funérailles de Roosevelt – Churchill avait décidé qu’il ne pouvait pas se « désintéresser des événements en Europe » à cette date, et rencontre Truman pour la première fois. Eden « se fit rapidement une opinion positive du nouveau président, le décrivant comme ‘honnête et amical’ et appréciant son intégrité et son humilité dans sa nouvelle position. Dans cette appréciation de l’un des plus remarquables présidents américains modernes, Eden était en avance sur son temps, télégraphiant le soir même de la rencontre à Churchill : “ai été frappé par l’air de confiance tranquille du président en lui-même’… ». Il appréciait également que Truman soit devenu si rapidement « un ami chaleureux et un admirateur de la Grande-Bretagne et de son Premier ministre, et qu’il ne soit certainement pas isolationniste » (Rhode James, p. 294). 

Après leur défaite surprise aux élections générales de juillet 1945, Eden servit Churchill en tant que chef adjoint du parti conservateur, puis revint comme ministre des Affaires étrangères dans son second gouvernement avant de lui succéder comme premier ministre et chef du parti en avril 1955. Les deux volumes sont donc parus, et offerts, pendant le mandat de Premier ministre d’Eden (avril 1955 à janvier 1957). Truman venait quant à lui de terminer le second de ses mandats à la présidence des États-Unis (12 avril 1945, puis 2 novembre 1948 au 20 janvier 1953). 

Dans les mois qui ont suivi l’inscription du second volume, Anthony Eden supervisa l’invasion de l’Égypte lors de la crise de Suez, une débâcle qui le mena à la démission, en partie causée par l’opposition des États-Unis, sous la direction d’Eisenhower, le successeur républicain de Truman en janvier 1953. Cette crise est souvent considérée comme celle marquant la fin effective de l’empire et du statut de superpuissance de la Grande-Bretagne, un statut auquel Churchill et Eden croyaient profondément. 

Les réflexions d’Eden sur les Mémoires de Truman nous sont inconnues, mais une section l’a manifestement remué, puisqu’il a placé un point d’exclamation au crayon dans la marge du vol. II (p. 64), à l’affirmation que Truman et l’ambassadeur américain en Chine Patrick J. Hurley pensaient tous deux « que l’Amérique devait être le champion de l’anti-impérialisme en Asie », et il a également annoté le commentaire selon lequel l’accord de paix de Hurley en Chine « n’a jamais porté ses fruits » (p. 65). 

L’édition standard de la première édition des Mémoires de Truman a paru sous l’habituel cartonnage et jaquette de l’éditeur Doubleday & Co, tout en prévoyant une édition de luxe signée, dont le prix de vente serait de 35 dollars. Truman s’y opposa, considérant qu’il ne pouvait « s’engager dans un programme qui donnerait l’impression que je vends des autographes au lieu d’un livre » (lettre au rédacteur en chef de Doubleday, 1er juillet 1955, cité dans Ferrell, p. 319), qui eût été une position indigne pour un ancien président des États-Unis d’Amérique. Cependant, Truman reste séduit par l’idée d’un format de luxe et demande aux éditeurs de lui en fournir 500 exemplaires (ibid.) pour son propre compte, qu’il offrirait à son bon vouloir, hors commerce. Deux séries furent donc composées : l’une en pleine reliure de cuir bleu (comme cet exemplaire), l’autre en pleine toile, également sous étuis. 

Les archives de la Truman Library indiquent que l’homme d’État a bien été facturé pour 101 exemplaires reliés en maroquin et 401 exemplaires reliés en toile, au prix respectifs de 10 $ et 2,80 $ pièce, pour un total (somme importante pour l’époque), de 5 533,24 $. Ces factures les désignent comme une ‘édition personnelle’ de Truman : il a offert de nombreux exemplaires à des dignitaires et des proches au fil des ans, privilégiant les exemplaires reliés en cuir aux plus importants et aux plus proches d’entre eux. 

L’exemplaire dédicacé à la veuve de F. D. Roosevelt, Eleanor, a été vendu pour 41 125 $ chez Sotheby’s le 15 février 2001. 

Jusqu’à sa mort, survenue en 1972, Truman possédait et dédicaçait encore des exemplaires, et un nombre important d’entre eux ont été offerts ensuite en retour à la bibliothèque présidentielle de la Maison-Blanche et à la Truman Library. 

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Engl. notice :

First edition – deluxe edition, which he financed himself, reserved for President Truman:
one of 101 bound in full leather, on behalf of the American President.

A Precious presentation copy to the then Prime Minister of Great Britain, Anthony Eden:

To the Right Honorable Sir Anthony Eden from Harry S. Truman, Independence Dec. 31, 1955″ in vol. 1,

To the Right Honorable Sir Anthony Eden with great respect from Harry S. Truman, Independence July 14, 1956” in vol. 2.

 

Anthony Eden was Churchill’s Foreign Secretary for most of the Second World War, from December 1940 to July 1945. He served Churchill loyally in this role, navigating the turbulence of the war and accepting Churchill’s preference to personally conduct the most important negotiations with Joseph Stalin, Franklin D. Roosevelt, and then Truman following him after Roosevelt’s death in 1945. He thus played an important role in Truman’s memoirs. He was deeply involved in all the diplomatic wrangling of the great powers during those years, which Truman devotes much of his narrative to tracing.

Truman became president on the sudden death of Roosevelt on 12 April 1945. It was Anthony Eden who represented Britain at Roosevelt’s funeral – Churchill had decided that he could not ‘lose interest in events in Europe’ on that date and met Truman for the first time. Eden “quickly formed a positive opinion of the new President, describing him as ‘honest and friendly’ and appreciating his integrity and humility in his new position. In this assessment of one of the most remarkable modern American presidents, Eden was ahead of his time, telegraphing on the evening of the meeting to Churchill: ‘was struck by the President’s air of quiet confidence in himself’… “.

He also appreciated that Truman had so quickly become ‘a warm friend and admirer of Britain and its Prime Minister, and certainly not an isolationist’ (Rhode James, p. 294).

After their surprise defeat in the July 1945 general election, Eden served Churchill as deputy leader of the Conservative Party, then returned as foreign secretary in Churchill’s second government before succeeding him as prime minister and party leader in April 1955. The two volumes were thus published, and offered, during Eden’s term as Prime Minister (April 1955 to January 1957). Truman was in his second term as President of the United States (April 12, 1945, and November 2, 1948 to January 20, 1953).

In the months following the inscription of the second volume, Anthony Eden oversaw the expedition to and invasion of Egypt during the Suez Crisis, a debacle that led to his resignation, in part due to US opposition, under Dwight Eisenhower, Truman’s successor in January 1953. This crisis is often seen as marking the effective end of Britain’s empire and superpower status, a status in which Eden, like Churchill, deeply believed.

Eden’s thoughts on Truman’s Memoirs are unknown to us, but one section clearly stirred him, as he placed an exclamation mark in pencil in the margin of Vol. II (p. 64), at the statement that Truman and US Ambassador to China Patrick J. Hurley both thought “that America should be the champion of anti-imperialism in Asia”, and on p. 65 he also annotated the comment that Hurley’s peace deal in China “never bore fruit”.

The standard edition of the first edition of Truman’s Memoirs appeared in the usual hardback and dust jacket from the publisher Doubleday & Co, although a signed deluxe edition was planned, which would sell for $35. Truman objected, saying that he could not “engage in a program that would give the impression that I was selling autographs instead of a book” (letter to the editor of Doubleday, 1 July 1955, quoted in Ferrell, p. 319), a position unbecoming of a former President of the United States of America.

However, Truman was still attracted by the idea of a deluxe format and asked the publishers to provide him with 500 copies (ibid.) for his own use, which he would offer at his discretion, off the shelf. Two sets were thus composed: one in full blue leather binding (like this copy), the other in full cloth, also in slipcases.


The Truman Library records confirm that Truman was invoiced for 101 copies bound in morocco
and 401 copies bound in cloth, at $10 and $2.80 each, for a total of $5,533.24, a large sum for the time. These invoices designate the copies as Truman’s ‘personal edition’, which Truman gave numerous copies to dignitaries and relatives over the years, favouring the leather-bound copies to the highest dignitaries and closest friends.

The copy dedicated to F.D. Roosevelt’s widow, Eleanor, sold for $41,125 at Sotheby’s on 15 February 2001. Until his death in 1972, Truman still owned and dedicated copies, a significant number of which were subsequently donated back to the White House Presidential Library and the Truman Library.

 

Robert H. Ferrell, Off the Record: The Private Papers of Harry S. Truman, 1997 ; Robert Rhodes James, Anthony Eden, 1986.

 

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