Le Mas Théotime
Henri Bosco

Le Mas Théotime

Alger, Charlot, (15 juin) 1945
1 vol. (140 x 205 mm) de 357 p. et [1] f. Demi-maroquin bordeaux à coins, dos à nerfs ornés de caissons dorés, filets dorés sur les plats, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de P.-L. Martin).

 

Édition originale.
Un des 20 premiers exemplaires sur alfa (n° 2).

En août 1940, depuis Rabat, au Maroc, et deux mois après la défaite française, Henri Bosco se lance dans l’écriture du Mas Théotime. Dès mars 1940, il avait confié à son ami Noël Vesper qu’il a l’idée d’un « roman psycho-policier » qu’il compte intituler « Les Ramasses » : ce nom fait alors référence à un événement survenu dans la maison d’un de ses amis de Lourmarin, Sylvain Paris, qui porte ce nom. Le récit se bâtit sur le thème de L’Agent secret, le roman de Joseph Conrad. Mais l’inspiration profonde du Mas Théotime vient de la débâcle de juin 1940 : « Je me trouvais dans ma maison du Maroc. Que faire ? Dans les grands désastres, j’estime que chacun doit d’abord essayer d’accomplir la tâche qui lui est propre. […] Romancier, je résolus tout de suite de mettre en chantier un roman. Le sujet ou plutôt le thème, s’imposa à moi : nous étions dépossédés de notre terre, c’était de cette terre que je parlerais. » (Henri Bosco, cité par Georges Raillard dans En Provence chez Henri Bosco, 1959).

Achevé le 12 juillet 1941, un extrait est publié dans La Revue universelle du 10 avril 1942, mais l’ouvrage ne sera édité qu’en juin 1945 chez celui qui vient de publier L’Armée des ombres et qui, en décembre 1944, après sa démobilisation, tente l’aventure éditoriale à Paris : Edmond Charlot, l’éditeur historique d’Albert Camus. Bosco et Camus se retrouveront plus tard à Lourmarin, autour de son château que Bosco aura tant contribuer à faire renaître.

Le livre reçoit le prix Renaudot en décembre 1945 : « Le prix Goncourt étant allé à M. Jean-Louis Bory, pour Mon village à l’heure allemande, dont nous avons déjà dit le mérite et la qualité, le prix de compensation Théophraste Renaudot est échu à M. Henri Bosco : justement, car son roman, Le Mas Théotime, est un ouvrage remarquable. J’ai ces temps derniers accordé assez d’attention à la littérature de témoignages sur l’époque, et nous aurons sans doute encore assez longtemps l’oc- casion de la suivre et d’y revenir, pour avoir le droit de me réjouir à constater que la littérature d’imagination n’est pas morte, et que même aujourd’hui l’actualité du sujet ne constitue pas la condition exclusive d’intérêt des livres nouveaux. » (Émile Henriot, in Le Monde, 20 décembre 1945).

La manuscrit est conservé au fonds Henri Bosco de l’université Côte-d’Azur, à Nice.

Précieux et rare exemplaire de tête, en parfaite condition, remarquablement établi par Pierre-Lucien Martin.

De la bibliothèque Raoul Simonson (ex-libris).

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