Maria Chapdelaine
Louis Hémon

Maria Chapdelaine

Paris, [Montréal], Librairie Delagrave, s.d. [1916]
1 vol. (125 x 190 mm) de xix et 243 p. Maroquin vert foncé janséniste, doublure bord à bord de maroquin de même couleur, gardes de moire verte, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, chemise demi-maroquin à bande et étui (P.-L. Martin).

Édition originale.

L’intrigue de Maria Chapdelaine, ce célèbre chef-d’oeuvre du « roman de la terre » québécois, est écrite par le Français Louis Hémon. Ce dernier s’était embarqué pour le Canada en 1911 et passe l’hiver à Montréal avant de gagner, à pied, le lac Saint-Jean : il pose son sac à Péribonka, un des plus petits villages du pays, dans la Province du Québec. Là, un agriculteur, Samuel Bédard l’embauche comme aide-fermier. Ses méditations solitaires et sa manie de prendre des notes lui valent le surnom de « fou à Bédard » et il compose, l’année suivante, Maria Chapdelaine. De retour à Montréal au printemps, il cherche un emploi de secrétaire afin de disposer d’une machine à écrire, nécessaire à la mise en forme de son roman : deux copies sont faites, l’une pour sa soeur, à Paris, l’autre pour le journal Le Temps, où il avait fait ses premières armes, avant de reprendre la route de l’Ouest, pour les moissons. Mais un train le percute mortellement à Chapleau en Ontario. Il meurt à 33 ans, totalement inconnu. Et sans connaître le sort de son roman, entièrement rythmé par des scènes de repas d’une part et par des observations sur le temps qu’il fait d’autre part – le séjour relaté à Péribonka se déroulant sous plusieurs mètres de neige. C’est aussi et surtout, avant Genevoix, Giono ou Pourrat, un « roman du terroir » ou « roman de moeurs paysannes » et le premier du genre.

Grâce à sa soeur et son père, le roman peut néanmoins paraître en feuilleton dans Le Temps, du 27 janvier au 19 février 1914, avant d’être publié en volume en 1916 par l’éditeur montréalais Joseph-Alphonse Lefebvre, avec des illustrations du peintre québécois Aurèle Suzor-Coté. L’édition fut imprimée à 1500 exemplaires, partagée entre les libraires Lefebvre, à Montréal, et Delagrave, à Paris. Mais les 500 exemplaires prévus pour la France, en raison de la guerre et du coût d’envoi, ne furent jamais livrés, et seulement quelques exemplaires traverseront l’Atlantique, isolément. Le stock normalement dévolu à Delagrave fut alors confié à un autre libraire de Montréal, Garneau, qui y fit apposer son cachet. Notre exemplaire est l’un de ceux-là.

Il faudra attendre 1921 pour que Daniel Halévy, lorsqu’il lance la fameuse collection « Les Cahiers verts »; ne l’inaugure avec la réédition de ce titre : largement diffusée, elle fera de Maria Chapdelaine un véritable best-seller, peut-être le premier du genre : 600 000 exemplaires furent vendus en quelques mois.

Splendide exemplaire relié par Martin, sans doute l’un des plus beaux et des plus luxueusement établis.

Chemise de l’étui insolé. Sans défaut sinon.

Karin BECKER, « Les repas frustes, mais harmonieux dans le « roman de la terre » québécois Maria Chapdelaine de Louis Hémon », Sociopoétiques, 3, 2018 ; Talvart et Place, VIII, 122 ; Carteret, IV, 199 :  ” Très rare, recherché et coté “.

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