Paris, Stock, 1901.
1 vol. (180 x 235 mm) de XXIII et 347 p. Maroquin noir doublé, dos à nerfs, tête dorée, date en pied, contreplats à encadrement richement ornés, doubles gardes tissu et papier, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de René Kieffer).

Édition originale.
Un des dix premiers exemplaires sur chine (n° 7).

Le premier chapitre parut dans la revue Durendal en mars 1901 et le 8 juin en librairie chez Stock, avec un tirage de luxe imprimé à Hambourg dans un caractère dessiné par Georg Schiller, imprimeur de l’Empereur. Mais c’est six ans auparavant que Huysmans, dès 1895, eut le projet d’écrire une vie de la bienheureuse Lydwine de Schiedam, née en 1380. Il fit à l’automne 1897 un voyage en Hollande et séjourna quelques jours à Schiedam puis se mit au travail – juste après la parution de La Cathédrale –, au début de 1898. L’ouvrage fut achevé à Ligugé dans l’été et l’automne 1899.

À travers cette figure de sainte souffrante, Huysmans a voulu affirmer sa croyance dans la doctrine de la substitution mystique, rejoignant les effets d’un « naturalisme mystique » et d’un « réalisme surnaturel » qu’il a admiré dans la peinture de Grünewald. Huysmans écrira à la princesse Bibesco à propos de son livre qu’il « ira son petit bonhomme de chemin, que ses ennemis le veuillent ou non. Je crois qu’il peut faire le bien, consoler les malades, donner une idée plus virile de la religion, montrer à ceux qui l’ignorent l’âme mystique. » « Cette hagiographie est une nouvelle illustration de la méthode supra-naturaliste. Huysmans s’essaie à rivaliser avec les peintres primitifs. Les ravages que d’affreuses maladies infligent au corps de la visionnaire flamande sont dépeints avec une impitoyable crudité. Mais au-delà ou à cause de l’horreur, la qualification mystique de la martyre doit sourdre puis, ostensiblement, rayonner. Le livre s’ouvre par une magistrale et sombre évocation de l’état de l’Europe au début du XV^e siècle ». (Philippe Audouin, Huysmans, p. 169).

Dos habilement reteinté.

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