Paris, Bibliothèque des Curieux, 1910.
1 vol. (135 x 220 mm) de [1] f., 1 front., IV p. et 287 p. Bradel percaline verte, pièce de titre, dos orné d’un double filet et d’un fleuron dorés, tête dorée, couvertures conservées (reliure de l’époque).

Édition originale de la traduction d’Apollinaire des Mémoires de Fanny Hill.
Longue introduction et essai bibliographique par Apollinaire. Six compositions d’après la suite gravée par William Hogarth.

Envoi signé : “A M. P.V. Stock, très amicalement Guillaume Apollinaire”.

Le livre est composé de deux parties : une introduction par Guillaume Apollinaire – plus longue que le texte qu’elle précède, puis les Mémoires elles-mêmes : ce chef-d’oeuvre de la littérature érotique anglaise du XVIIIe, publiées à Londres en 1740, fut mis au ban et interdit : ” un livre ignoble qui est une insulte à la religion et aux bonnes moeurs “. Au travers de ces Mémoires, John Cleland ne faisait que brosser le tableau des moeurs de son temps, lorsque le Tout-Londres s’encanaillait dans les bouges et les maisons closes… La jeune héroïne, orpheline, quitte sa campagne anglaise et tombe dans les griffes d’une maquerelle. Devenue prostituée de luxe, elle place néanmoins toujours la vertu au-dessus du vice et incarne un personnage très ” moral “, à mille lieues des personnages sadiens.

La présentation des Mémoires de Fanny Hill nous sont proposée avec des détails historiques révélateurs des aspects les plus colorés du Londres au dix-huitième : c’est, de tous les ouvrages publiés dans la collection et avec celui des Ragionamenti, celui où l’on sent le plus qu’Apollinaire s’est régalé de ces évocations légères en y trouvant l’occasion d’y exercer sa verve. A cet égards, peu de documents sont aussi étonnants que ces extraits des “Cries of Ion-don”, un ouvrage sur les cris de la rue à Londres (cris des marchands, cris des métiers, cris des prostituées), qu’il reproduit avec délectation à longueur de pages dans son introduction.

Bon exemplaire d’excellente provenance.

29650