L’Europe buissonnière
Paris, Éditions Jean Froissart, (septembre) 1949.
1 vol. (140 x 225 mm) de 389 p. et [1] f. Broché.
Édition originale.
Envoi signé : « Pour Monsieur et pour Madame Jacquelin, ce livre où l’on se déplace beaucoup mais où l’on ne va pas loin. Avec mon admiration pour tout ce que j’ai pu apercevoir de l’œuvre dans la maison de Boulogne, tout ce que j’ai pu apprécier de la maîtresse de maison. En hommage. Antoine Blondin ».
Fils unique de parents bohèmes, Antoine Blondin a connu la notoriété dès la publication de son premier livre, L’Europe buissonnière. Le roman, sans doute le livre le plus insolent sur la Seconde Guerre mondiale, fit grincer des dents par la légèreté avec laquelle le sujet de l’occupation allemande est traité ; il raconte l’histoire de Muguet et de quelques vingt autres personnages traversant l’Europe avec comme seul désir de conquête celui des femmes : un récit empreint d’une légèreté d’esprit, entre la naïveté d’un Candide et la liberté d’un Don Quichotte qui se laisse conduire où le veut sa monture.
Caractérisé par un anticommunisme aussi primaire que courageux en cette période, Antoine Blondin manie le calembour irrévérencieux et le jeu de mot iconoclaste : « Il souffrait en outre d’une affection commune à la plupart des chefs de cette époque-là : il avait le mal du Péguy »; « – Rylka, tu es enceinte ? – Je ne sais pas, répondit-elle. Je suis tellement désordonnée ».
Le roman est couronné par le prix des Deux Magots en janvier 1950, « un coup d’éclat : que la première gratification littéraire de cet auteur soit le prix d’un café est tout sauf anodin, quand on sait à quel point il les fréquenta une bonne partie de sa vie », note malicieusement Étienne de Montety, l’actuel président du Prix, créé en 1933 en réaction au Prix Goncourt, qui couronna Raymond Queneau, Pauline Réage, Paul Morand, Sébastien Japrisot ou encore Christian Bobin.
Dix ans plus tard, Blondin recevra le prix Interallié pour son roman Un singe en hiver.
Bel exemplaire dans une réjouissante provenance : celle de Jean Jacquelin, concepteur et auteur de la couverture illustrée qui recouvre l’ouvrage.
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