S.l., 17 juillet 1952.
1 page 1/2, à son en-tête ” Général de Gaulle “.
Daté et signée, ” C. de Gaulle “.
« Dans Au grand Socco, vous avez mis beaucoup de talent. Je vous en félicite, heureux de voir couler, forte et claire, la source d’idées, d’images, de couleurs, de sentiments, qui fait de vous le grand romancier et écrivain que vous êtes. Sachez, mon cher Kessel, que j’ai gardé vivant le souvenir de nos rencontres des temps héroïques »…
Kessel aura, depuis la Libération, offert à de Gaulle chacun de ses livres publiés. La première rencontre entre les deux hommes aura lieu à Londres, en janvier 1943, à l’arrivée de Kessel sur le sol britannique. De Gaulle lui confie alors un rôle au comité de rédaction de La France Libre, dans l’hebdomadaire que dirige François Quilici : La Marseillaise.
Le précédent ouvrage de Kessel, publié en 1950, avait donné lieu à cette réponse de De Gaulle : ” Mon cher compagnon des grandes années, laissez-moi vous dire quel intérêt et quel plaisir j’ai trouvé à lire “Le Tour du malheur”… Vous revoilà avec votre puissance et magnifique talent…”
Les sept nouvelles de ce recueil furent écrites pendant l’été 1951. Kessel avait élu domicile sur l’île de Djerba baignée par les eaux du golfe de Gabès, en compagnie d’intimes : sa compagne Michèle O’Brien et son neveu, Maurice Druon. Premier lecteur enthousiaste, celui-ci se rendra quelque temps plus tard à Tanger où il se fit aussitôt conduire au grand Souk de la ville, le Grand Socco. Ce « décor pour Graham Greene, beau mais sans plus » était devenu sous la plume de Kessel le « Bagdad des Mille et Une Nuits et la place Djemaa-el-Fna de Marrakech » ; Druon écrivit à son oncle : « Mon grand Jef, j’ai compris, je viens d’aller au Grand Socco. Tu es un faussaire. Dans le genre d’Homère ! ».
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