[Paris, circa 20 mars 1936, d’après le timbre à date de l’enveloppe, adressée à La Moubra, [Crans-]Montana, Suisse].
1 f. (120 x 195 mm), sur papier vert à en-tête « M.L. », 32 lignes à l’encre, signée, enveloppe conservée.
Marie Laurencin informe sa correspondante qu’elle a l’espoir « d’être débarrassée du souci d’être propriétaire ».
Depuis 1924, elle réside dans une petite maison de campagne à Champrosay, à une vingtaine de mètre de l’ancien atelier d’Eugène Delacroix. Dix ans de bonheur en bordure de la forêt de Sénart, jusqu’à une soudaine aversion au début de l’année 1936, où « gênée par la TSF de ses voisins, des aboiements des chiens, un voisin mutilé de guerre ivre du matin au soir tenant des propos orduriers, elle décide du jour au lendemain de s’en séparer » (in Draveil : cent personnages au cœur de la cité).
Elle propose la maison à des amis, le couple d’écrivains Jean Prévost et Marcelle Auclair (cofondatrice de Marie Claire), « que vous devez connaître de nom ». Marie Laurencin souhaite, confie-t-elle, « être plus libre pour les voyages ».
Dès le mois de février, elle réside à Paris et ne retournera pas vivre à Champrosay ; les choses iront vite avec les Prévost/Auclair, à qui elle cède la maison avec son mobilier, son linge, ses tableaux – dont des estampes signées Picasso et des partitions de Francis Poulenc : l’acte de vente est signé le 8 mai 1936.
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