Médan, 23 juillet [18]82.
1 f. (135 x 215 mm) de 2 p., encre noire.
« Mon cher confrère, Je vous approuve vivement d’avoir renoncé pour votre journal au titre de Pot-Bouille, qui ne signifiait rien […]. Je me suis retiré de la presse, je suis résolu à ne pas y rentrer ; dès lors, pourquoi me poserais-je en donneur de conseils ? […] Ce serait là jouer au personnage, et je ne veux pas courir le risque de ce ridicule. Allez donc bravement de vous-même. Vous n’avez pas besoin de moi. Quand vous lanciez Pot-Bouille, il fallait bien que Zola vous autorisât. Mais vous lancez Rabelais, et Zola n’a ici que faire, Rabelais étant de force à s’expliquer tout seul ».
Pot-Bouille paraît d’abord sous forme de feuilleton dans Le Gaulois entre le 23 janvier 18823 et le 14 avril 1882, aussitôt acclamé par Guy de Maupassant dans son article « L’Adultère ».
La publication en un volume chez Charpentier, a lieu le 15 avril 1882, au moment où le feuilleton se termine : le public y découvre une critique au vitriol de la bourgeoisie, qui forme un diptyque avec Au bonheur des dames, dont il partage le personnage central, l’entreprenant Octave Mouret.
Cette missive de juillet est adressée à Adrien Farge, i.e. Joséphine Guéroult, la directrice du journal Le Rabelais, publié à partir de cette année 1882, à Rouen. Maupassant y donnera deux textes (« Garçon, un Bock ! » et « Au bois »), et citait volontiers ce journal dans ses lettres : « en province, c’est souvent dans les petits journaux qu’on trouve ainsi l’amour désintéressé des arts et l’audace qu’il faut pour entreprendre des oeuvres pieuses de cette nature, qui ne rapporteront point d’argent », écrira-t-il en 1883 quand Le Rabelais organisa une petite fête locale en l’honneur de Louis Bouilhet, à Cany, sa ville natale.