Paris, Librairie Stock, 1926.
1 vol. (130 x 190 mm) de 70 p. et [1] f. Broché, sous chemise et étui signé de Goy & Vilaine.
Édition originale.
Envoi signé : « à maman, cet essai d’amour et d’amélioration, Jean [coeur dessiné] ».
Le surréalisme en 1926, c’est aussi l’histoire de ses opposants, ou tout du moins de ceux qui n’y adhèrent pas – ou plus. Jean Cocteau est de ceux-là. Sans qu’il soit honni par le groupe, c’est à distance qu’il s’y tient.
Le 14 octobre 1923, soit trois ans avant cette correspondance, Jean Cocteau écrit à Jacques Maritain : « Vous êtes parmi les 5 ou 6 hommes que je souhaite atteindre. » Maritain, le philosophe thomiste, dont la foi vivante guide la pensée et la vie, rencontre le poète sophistiqué aux moeurs ‘contrenature’. Il en résulte une sympathie suffisamment élevée pour être incomprise. Or, en mai 1926, Cocteau rend public, à travers une lettre à son ami, le chemin spirituel qu’il emprunte à ses côtés. Maritain lui répond. Curieux diptyque que celui-ci. Se reconnaissant comme des « dépaysés du même genre » ils osent cette association provocante. De toutes les réactions, celle du groupe surréaliste sera l’une des plus haineuses et des plus musclées. Breton et Aragon saccageront les locaux de la revue des Nouvelles littéraires qui soutenait Cocteau par la voix, entre autres, de Frédéric Lefèvre. N’était-ce pas le moins pour calmer l’anticléricalisme et l’homophobie du pape du surréalisme ?
Merveilleuse et touchante provenance pour ce texte si important pour Cocteau.
Bel exemplaire.
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