L’Été

Albert Camus

L’Été

Paris, Gallimard, coll. « Les Essais » n° LXVIII, (février) 1954.

1 vol. (120 x 185 mm) de 188 p. et [2] f. Broché, sous étui-chemise.

Édition originale.

Un des 175 exemplaires numérotés sur vélin pur fil – un des 5 hors commerce (exemplaire J).

Envoi signé : « à Robert Chat[té], par 40° de température. A.C. »

Après les querelles idéologiques que ses adversaires lui ont infligées, Camus revient à un travail plus littéraire avec ce recueil, marqué par ses origines méditerranéennes. Les huit récits, à l’exception du « Minotaure » publié seul en 1950, sont inédits.

Tous « se rattachent naturellement à Noces par une sorte de fil d’or », celui du lyrisme, de la prose poétique et de la pensée méditerranéenne, célébrant Alger, Oran puis Tipasa, qu’il avait chanté quinze ans plus tôt dans Noces comme un lieu « habité par les dieux ». L’impression est intacte. Camus, sept années après la parution de La Peste, revient à l’essentiel, ses essentiels : la Méditerranée, avec « son tragique solaire qui n’est pas celui des brumes » ; la lumière, « si éclatante qu’elle en devient noire et blanche » ; la mer, dont il se tient « au plus près » ; l’Algérie, sa « vraie patrie ».

Cet exemplaire est celui de Robert Chatté, l’une des grandes figures de la librairie clandestine. Jean-Jacques Pauvert l’évoque dans ses Souvenirs comme « le mystérieux libraire de Montmartre, (…) grand, mince, très bien élevé, avec des oreilles décollées étonnantes, (qui) exerçait en appartement et prenait un grand luxe de précautions et avait ses entrées chez Gallimard, chez qui il avait débuté comme simple commis. Il n’ouvrait sa porte que si l’on usait d’un certain signal. Il avait fait imprimer aussi l’édition originale de Madame Edwarda de Bataille en 1941 ». Sa relation avec Camus fut précoce et constante, jusqu’à son décès le 8 septembre 1957, que l’écrivain note dans ses Carnets : « Mort de Robert Chatté. Seul, à l’hôpital de Villejuif. » (III, p. 198). Son ami Pascal Pia s’occupera de la succession et de l’inventaire de son appartement. 

Parisien tout le premier semestre 1954, Camus offre vraisemblablement à Chatté son ouvrage dès sa parution, mi-février. Les 40° annoncés sont davantage un écho ironique aux textes de L’Été qu’à la situation météorologique en France : le fameux hiver 1954 est l’un des plus froids du siècle dernier, avec un froid ressenti de près de -40° ! Camus passera tout l’été, au frais, en Normandie, chez les Gallimard, à Sorel-Moussel.

Ce précieux exemplaire a figuré à l’exposition du centenaire, « Albert Camus de Tipasa à Lourmarin » (n° 155, reproduit).

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