L’Espoir

André Malraux

L’Espoir

Paris, Gallimard, (15 décembre) 1937.
 1 vol (130 x 188 mm) de 372 p. Veau noir, décor géométrique de bandes de box rouge, gris, blanc et orangé, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, chemise et étui (reliure signée de C. & J.P. Miguet, 2011). 

 

Édition originale. 

Un des 23 exemplaires sur vélin blanc de hollande, celui-ci hors-commerce (troisième papier).

C’est avec L’Espoir que Malraux s’est probablement le plus dévoilé, notamment par sa réflexion sur les différents ressorts de l’engagement. Comme Ernest Hemingway, qui vient de faire paraître Pour qui sonne le glas et dont Malraux s’inspirera, il a la mi-trentaine lorsque la guerre d’Espagne éclate, à l’été 1936. Comme Hemingway encore, Malraux est un homme d’action qui s’engage aux côtés de la gauche républicaine, face aux fascistes de Franco qui tentent un coup d’État avec le soutien d’une bonne partie de l’armée. En 1936 et 1937, il multiplie les allers-retours entre Madrid, Paris, Valence et Barcelone, prenant beaucoup de notes – dans des carnets, dans des livres, sur des cartes -, qui lui serviront à écrire L’Espoir, qu’il divise en trois parties : « L’illusion lyrique », « Le Manzanarès » et « L’Espoir ». Une épopée, dira-t-il, au sens d’un « récit où le merveilleux se mêle au vrai, la légende à l’histoire et dont le but est de célébrer un héros ou un grand fait » : le grand fait, c’est cette guerre d’Espagne en général, et l’escadrille « Espana » en particulier. Malraux organisa, grâce à Pierre Cot, ministre de l’Air du gouvernement Blum, la livraison d’appareils aux républicains et forma ladite escadrille ; elle était composée dans un premier temps de mercenaires, puis dissoute et reconstituée avec des volontaires, prenant alors le nom d’escadrille Malraux. Avec le grade de colonel, l’écrivain dirigera pendant six mois des missions de bombardements, essentielles à la bataille. Comme George Orwell dans Hommage à la Catalogne, qui rappelait le manque cruel d’équipements des résistants républicains, « aucun courage collectif ne résiste aux avions et aux mitrailleuses (…) Le peuple est magnifique, Magnin, magnifique ! dit Vargas. Mais il est impuissant », écrit Malraux dans un dialogue. Malraux réalisera un film, Espoir, Sierra de Teruel, dont la trame reprendra le récit de l’avion qui s’écrase en montagne, l’une des scènes mythiques du roman. Une histoire – jamais tout à fait la même – qu’il a racontée des dizaines de fois dans ses discours et dans ses écrits. Moins de six mois seront nécessaires à Malraux pour écrire et publier son livre, entrepris à partir de février 1937. Il sera terminé en septembre et publié en décembre. 

Très bel exemplaire, parfaitement établi par C. et J.-P. Miguet. 

L’une de leurs dernières créations. Parfaite condition. 

 

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Vendu
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