Paris, Gallimard, (9 octobre) 1975
1 vol. (145 x 215 mm) de 191 p., [3] et 1 f. Broché, sous chemise et étui (Elbel).
Édition originale.
Un des 32 premiers exemplaires sur vergé de Hollande (n° 2).
C’est « à Avernes, petit village à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, une longue bâtisse poétiquement nommée « le Four à chaux de Marie Godard » que l’écrivain-voyageur se retire pour composer d’abord Les Cavaliers puis Les Temps sauvages. Il commence sa rédaction au retour d’un voyage en Afghanistan et c’est pour Kessel l’occasion de revenir plus de cinquante ans en arrière, lorsqu’en octobre 1918 est formée une unité d’aviateurs volontaires pour la Sibérie. Kessel, sous-lieutenant d’à peine vingt ans, n’hésite pas. Il embarque à Brest, destination Vladivostok. Ce qu’il trouve là-bas n’est pas la guerre. La guerre, il la rate ; mais il découvre la folie d’un monde bouleversé par la révolution, une ville tenue par les Cosaques, l’apocalypse chaque nuit au cabaret L’Aquarium, une ancienne caserne renfermant six mille prostituées, un univers hystérique en constante accélération vers la désagrégation, que Kessel narre comme un récit de guerre.
« Il fallait maîtriser en soi le sauvage, la brute, l’animal » : en cela, il est proche de Jack London et de sa démarche à la fois philosophique et misanthropique. L’homme est un loup pour l’homme. Et les loups entre eux ne se mangent pas. En bête sauvage, l’homme se transforme et survit, pour le meilleur et pour le pire. « Seuls les mâles de l’espèce humaine assassinent leurs compagnes », écrit Jack London dans L’Appel sauvage.
Parfait état.
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