Les Témoins

Georges Simenon

Les Témoins

Lakeville, Conn[ecticut], 1954
1 vol. (215 x 280 mm) de 231 p. Reliure à spirales, couvertures noires imprimées.


Édition originale.
Tirage unique, miméographié et signé chez l’auteur à 100 (?) ex. (n° 44).

Envoi signé : « à Bernard de Fallois qui connaît mieux mes livres que moi et qui a beaucoup plus d’indulgence que moi-même. En toute amitié cette édition artisanale. Georges Simenon, Lakeville-Echandens, 1962 ».

En 1950, peu après son mariage avec Denyse, Simenon s’installe à Lakeville, petite ville du Connecticut dans la maison de Shadow Rock Farm. Ses romans s’y suivront à un rythme impressionnant, aussitôt publiés en France par les Presses de la Cité. Trois cependant connaissent une publication particulière, sous la forme d’une édition miméographiée à tirage restreint, exclusivement diffusée aux French & European publications du Rockfeller Center à New York : Maigret chez le Ministre, Maigret et le corps sans tête et ces Témoins. « Il ne devait conserver qu’une partie du tirage, juste de quoi distribuer quelques exemplaires autour de lui et faire plaisir à ses visiteurs. C’est dire si ces originales-là ne circulent guère et si elles sont fort rares sur le marché […]. »

 

Georges SIMENON

Maigret et le corps sans tête

5 000 €

Lakeville, Conn[ecticut], 1955

1 vol. (215 x 280 mm) de 225 p. Reliure à spirales par l’auteur, chemise-étui.

 

Édition originale.

Tirage unique, miméographié et signé chez l’auteur à 100 (?) exemplaires.

Envoi signé : « à Bernard de Fallois, cet horrible bouquin en principe réservé à la famille – de sorte qu’il s’y trouve un peu inclus. En toute affection, Georges Simenon, Lakeville-Echandens, 1962 ».

 

Installé à Lakeville dans la ‘Shadow Rock Farm’, Simenon écrit à un rythme impressionnant ses romans qu’éditent les Presses de la Cité. Trois titres connaissent une publication locale, en édition originale, sous la forme d’une édition miméographiée à tirage restreint, exclusivement diffusée aux French & European Publications du Rockfeller Center à New York : Maigret chez le ministre, Les Témoins et Maigret et le corps sans tête.

 

« Peut-on imaginer, interroge Jean-Baptiste Baronian, qu’au cours de cet exil volontaire, il ait eu la nostalgie de ses jeunes années, lorsqu’il dénichait chez les bouquinistes de Liège des perles rares et des éditions princeps ? Est-ce là une des raisons pour lesquelles il a décidé un beau jour de réaliser lui-même […] un tirage spécial à petit nombre de certains de ses romans ? Il est difficile de répondre à ces questions. Des motifs juridiques ont été invoqués, mais ils demeurent invérifiables […]. Il ne devait conserver qu’une partie du tirage, juste de quoi distribuer quelques exemplaires autour de lui et faire plaisir à ses visiteurs. C’est dire si ces originales-là ne circulent guère et si elles sont fort rares sur le marché […]. De là à penser que leur tirage, contrairement à ce qui est mentionné [100 exemplaires] serait fictif et ne se limiterait qu’à une vingtaine d’exemplaires ou que Simenon en aurait détruit une bonne partie… » Sans parler de la fragilité même du support : les stencils utilisés pour de telles éditions miméographiées, sur un papier de grande finesse, ne permettaient qu’un faible tirage avant qu’ils ne soient trop usés. Les différences d’encrage entre les exemplaires le montrent bien et il y a fort à parier que, si le tirage n’a pas dépassé la cinquantaine d’exemplaires, c’est pour une raison simplement technique.

Le fait est que, pour les trois éditions réalisées, nous n’avons à ce jour connaissance que d’exemplaires dont aucun n’est justifié à un nombre supérieur à 51, soit un recensement des plus anormaux : seuls les n° 2, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 11, 14, 15, 16, 17, 21, 22, 24, 25, 27, 29, 31, 34, 35, 36, 42, 44 et 51 ont ainsi été croisés.

Cinq autres exemplaires seulement sont dédicacés, depuis l’Europe, ce qui confirme le fait que Simenon a bien rapporté des États-Unis des exemplaires des éditions miméographiées, alors introuvables en France, pour les offrir. Maigret et le corps sans tête est le dernier des cinquante romans « américains » avant le retour définitif en Europe en mars 1955 et son installation au château d’Échandens, à 17 km de Lausanne. Vingt-sept romans y verront le jour.

Les dédicaces sont à chaque fois adressées à des proches, dans les années qui suivent les années de parution (entre 1956 et 1964). Celle présente ici ne fait pas défaut à cette règle, et il est inutile de présenter davantage Bernard de Fallois. Ce grand éditeur fut un ami proche de Simenon et un fin connaisseur de son œuvre, pour laquelle il donnera dès 1961 un essai publié chez Gallimard : « Il n’était pas considéré comme un grand écrivain, l’égal de Balzac ou de Dostoïevski. Je voulais parler de lui comme cela, sans les réserves dont on usait toujours à son propos. À partir de là, nous sommes devenus très amis et, pendant plus de vingt ans, j’ai passé chaque année une semaine chez lui ». Preuve d’une amitié naissante, c’est quelques mois après la parution du volume de la « Bibliothèque idéale » que Simenon lui offre ce volume, « réservé à la famille – de sorte qu’il s’y trouve un peu inclus ».

 

Jean-Baptiste Baronian, La Bibliophilie, une sanction, Lausanne, L’Age d’Homme, 2006, p. 23 et Bulletin de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française, tome LVXXXIII, 2010 ; Menguy, 183, p. 103.

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