Paris, Calmann-Lévy, (15 février) 1909.
1 vol. (110 x 185 mm) de [2] f., 306 p. et [1] f. Maroquin marine doublé, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tranches dorées sur témoins, filets sur les coupes, contreplats à encadrement, gardes de soie, couvertures et dos conservés (reliure signée de Noulhac, 1917).
Édition originale.
Un des 75 premiers exemplaires sur japon, nominatif pour Michel Calmann-Lévy.
Anatole France incarne une forme d’esprit à la française, digne héritier de cette liberté intellectuelle chère à Rabelais, Montaigne, Voltaire et quelques autres. Il donne ici une vision totalement différente du conte publié par Charles Perrault en 1697, en soutenant une version, presque farfelue et masquée par un faux sérieux, dans laquelle il se plaît à prendre le contre-pied de l’histoire telle qu’elle nous est connue, tout en respectant la trame originelle : il part sur l’idée que Barbe bleue a bel et bien existé et souhaite le réhabiliter ; sous sa plume, Barbe Bleue devient ainsi un brave homme, un peu timide, bonne pâte, qui fut bien plus la victime de ses successives épouses qu’elles ne le furent de lui. Une version irrévérencieuse et brillante, loin de l’image lisse et conformiste d’Anatole France donné comme « un cadavre » hâtivement enterré par les surréalistes.
Merveilleuse et parfaite reliure de Noulhac, sans défaut. L’atelier Noulhac fut actif de 1894 à 1931.
Talvart, VI, 71A.