Les Rois maudits
Maurice Druon

Les Rois maudits

Paris, Plon, 1966 et 1977.
7 vol. (140 x 210 mm). Cartonnages et jaquettes illustrées de l’éditeur.

 

Première édition Plon.

Tous les volumes sont dans le premier tirage de cette nouvelle édition.

Envois signés sur cinq tomes : « À Monsieur et Madame Maurice Genevoix qui habitent glorieusement et pour l’agrément de leurs amis, à l’emplacement de l’ancien Hôtel de Nesle où se déroule en partie ce récit. Hommage d’affection, Druon, 1966 » ; « À Monsieur et Madame Maurice Genevoix, pour qu’ils trouvent à leur retour d’Ibérie, sous cette tente des Rois maudits, les pensées très chaleureuses de leur admirateur affectueux, Druon, Juillet 1966 » ; « À Monsieur et Madame Maurice Genevoix, avec mes souhaits d’une heureuse fin d’été devant leur immense miroir de Loire, et pour leur renouveler mon très affectueux attachement, Druon, Juillet 1966 » ; « À Monsieur et Madame Maurice Genevoix pour porter sur ce livre sorti des presses le jour même du scrutin de Décembre, le témoignage de mon immense gratitude, de ma joie, et de mon très affectueux dévouement, Maurice » ; « À mes chers Maurice et Suzanne Genevoix, amis(?), en hommage de fervente affection, Maurice ».

Maurice Druon est baigné par son ascendance dans la littérature : il est le neveu de l’écrivain Joseph Kessel, l’arrière-petit fils d’Antoine Cros, troisième et dernier roi d’Araucanie (aujourd’hui région du Chili), et l’arrière-petit neveu du poète Charles Cros. Avec son roman Les grandes familles en 1948, il reçoit le Prix Goncourt qui lui confère une place dans le Paris littéraire. Mais la célébrité ne sera atteinte qu’avec la saga historique et littéraire que forme Les Rois maudits.

La fresque de Maurice Druon s’ouvre au début du XIVe siècle, lors du plus vaste procès dont l’Histoire ait gardé le souvenir : celui contre les Templiers. Jacques de Molay, le grand-maître de l’Ordre, meurt sur le bûcher en lançant sa terrible malédiction contre le roi de France, le pape et les grands du royaume « Maudits, tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! »

Druon n’a jamais caché que sa série avait été le résultat d’un« travail d’atelier » : au nombre des collaborateurs qu’il remercie dans sa préface, on relève les noms de Gilbert Sigaux, Matthieu Galey, Pierre de Lacretelle, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux parmi quelques nègres de moindre envergure. Le principal collaborateur fut Georges Kessel, le frère de Joseph. Historien et journaliste, il avait épousé en 1938 l’actrice Janine Crispin, que l’on retrouve en 1973 dans l’adaptation télévisée des Rois Maudits.

30 ans plus tard, l’auteur américain George R.R. Martin publie A Song of Ice and Fire, adapté à partir de 2011 sous le titre de Game of Thrones, avec le succès mondial que l’on sait. Martin cite les Rois Maudits comme le modèle absolu du genre et sa source d’inspiration première. Il publiera trois volumes (A Game of Thrones en 1996, A Clash of Kings en 1998 et A Storm of Swords en 2000. L’édition originale française, parue chez Pygmalion, paraîtra entre 1998 et 2000.

Très belle collection complète de la première édition Plon, qui suit l’originale parue chez Del Duca entre 1954 et 1960. Cette nouvelle série est publiée reliée, dans des cartonnage éditeur avec des jaquettes illustrées, à partir de janvier 1966. La dernier tome est livré en décembre de la même année. Maurice Druon viendra compléter son cycle en 1977 avec un septième volume. L’exemplaire de ce volume est dans l’édition originale (premier tirage, sans grand papier), avec sa jaquette.

Précieuse provenance littéraire, d’un secrétaire perpétuel de l’Académie française à un autre : candidat au fauteuil de Louis Gillet, au mois d’avril 1946, Maurice Genevoix s’était retiré devant Paul Claudel. Il fut élu le 24 octobre suivant, sans concurrent, au fauteuil de Joseph de Pesquidoux et fut reçu le 13 novembre 1947 par André Chaumeix. « Tu humanisais merveilleusement la fonction », regrettera Joseph Kessel lorsque Maurice Genevoix avait démissionné en 1973, avide de liberté pour écrire. Comme au lendemain de la Grande Guerre qui a vu naître sa vocation littéraire, Genevoix avait alors retrouvé « avec ivresse » le Val de Loire de son enfance et sa propriété des Vernelles, sur les bords du fleuve : une manière de prendre congé de soi-même – sur la pointe des pieds – pour mieux se retrouver ailleurs, dire adieu à tout ce que l’on fut, le lettré, le soldat, le confident des académiciens – pour revenir à l’écriture. Au soir de la vie, le seul enjeu est une dernière journée de liberté. C’est pour écrire ce grand livre d’une seule journée que Maurice Genevoix a rompu les chaînes : « Ce roman que j’ai toujours souhaité écrire, dira-t-il, celui d’un jour entre les jours, pareil à hier, à demain, où passeraient l’amour et la mort, la tempête et l’embellie… ».

Le sixième tome est particulièrement émouvant, puisque Maurice Druon vient tout juste d’être élu à l’Académie française : « À Monsieur et Madame Maurice Genevoix, pour porter, sur ce livre sorti des presses le jour même du scrutin de décembre, le témoignage de mon immense gratitude, de ma joie et de mon très affectueux dévouement. Maurice ».

Maurice Genevoix y assuma pendant quinze ans, de 1958 à 1973, la charge de secrétaire perpétuel. Jean Mistler lui succédera de 1973 à 1985 : le 7 novembre 1985, c’est au tour de l’auteur des Rois maudits de remplacer Mistler, démissionnaire pour raisons de santé. Druon occupera cette charge pendant 13 ans, jusqu’en 1999, soit à peu près la même durée que Maurice Genevoix.

L’Académie française, depuis 2004, récompense du Prix Maurice Genevoix un ouvrage illustrant les valeurs morales et humaines.

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