Paris, Albert Savine, [1889].
1 vol. (115 x 180 mm) de VI (faux-titre, titre et dédicace) et 135 p. Maroquin vert, dos à nerfs, décor de filet à froid sur le premier plat et décor mosaïqué sur le dernier plat, titre doré, tranches dorées sur témoin, filets sur les coupes, doublures de maroquin rouge orné de filets dorés, gardes de soie, couvertures et dos conservés (reliure signée de Georges Huser).
Seconde édition, en partie originale.
Envoi signé : « à Madame Laure, ces épigrammes désespérés et inutiles ! mais qui lui plairont malgré cela. Son dévoué ami J. Barbey d’Aurevilly »
Exemplaire unique truffé de 40 lettres autographes signées de chacun des académiciens portraiturés par l’auteur et montées en tête de leur chapitre.
La dédicataire de cet exemplaire est la comédienne Marie-Laure Bertrand de Saint-Rémy, qui se fit connaître au théâtre du Château-d’Eau sous le nom de scène de Marie Laure. Barbey d’Aurevilly lui dédicaça plusieurs ouvrages et fit son éloge dans une critique du 3 octobre 1881 : « Elle est digne des plus beaux écrins de théâtre […]. Cette jeune fille, qui sait ? est peut-être l’aurore d’une autre Marie Dorval ».
Précieux exemplaire qui contient, au moins, une missive autographe par académicien. Parmi eux, citons quelques extraits de
Victor Hugo : « Nous voudrions bien que vous vinssiez, vous et votre cher fils, dîner avec nous, optime poeta ! – Oui, n’est-ce pas ? » (s.l., « 20 février ») ;
Prosper Mérimée : « Ce n’est pas une petite affaire que de composer une inscription. Je ferai de mon mieux cependant. Pourquoi ne mettriez-vous pas : aux armées françaises, supprimant le mot de gloire qui est devenu bête parce qu’on en a trop abusé… » (à un « cher ami », s.l., ) ;
Alphonse Lamartine : « Demandez à Cazalès trois ou quatre [paragraphes de] ma lettre politique pour vous et vos amis [Sur la politique rationnelle, texte paru dans la Revue européenne d’Edmond de Cazalès en septembre 1831, et qui fit l’objet d’un tiré à part] » (à son « cher Léon », château de Saint-Point, « 20 octobre ») ;
Augustin Sainte-Beuve : « J’ai reçu l’exemplaire des Annales romantiques que vous avez bien voulu m’offrir, je vous prie d’en recevoir mes remerciemens ainsi que pour y avoir inséré la pièce que je vous avais recommandée » (au directeur de la revue, Louis Janet, ou à son directeur littéraire, Charles Malo, s.l., 10 février 1831) ;
Alfred de Vigny : « Seriez-vous assez bon, Monsieur, pour vous souvenir de m’envoyer une loge… lorsque l’Odéon jouera François le Champi. Je suis assurément le seul habitant de Paris qui ne l’ait pas applaudi » (au directeur de l’Odéon, Pierre Martinien dit Bocage, Paris, 7 mai 1850) ;
Victor Cousin : « Hier, je suis allé à Paris une demi-heure, et j’ai fait porter chez vous les trois premiers dialogues qui doivent entrer dans le premier volume et en composer la moitié » (aux éditeurs Bossange, Cachan, 7 février 1822). Il s’agit du premier volume des Œuvres de Platon qu’il fit paraître chez eux de 1822 à 1846 ;
François Guizot : « J’ai lu… avec un vif intérêt, le manuscrit du feu roi Louis XVIII que vous avez bien voulu me communiquer. C’est un document historique très sérieux, dont l’authenticité n’est pas douteuse, puisqu’il est tout entier de la main du roi, et dont la publication seroit un vrai service rendu à l’histoire de notre tems » (à Félix Martin-Doisy, Paris, 14 aout 1838, qui allait publié ce Manuscrit inédit de Louis XVIII en 1839).
À cette date, les Quarante sont Ampère, Augier, Barante, Berryer, le comte de Carné, le duc de Broglie, le prince de Broglie, Cousin, Dufaure, Dupanloup, Dupin, Empis, Falloux, Feuillet, Flourens, Guizot, Hugo, Lamartine, Laprade, Lebrun, Legouvé, Mérimée, Mignet, Montalembert, Nisard, le duc de Noailles, Patin, Pongerville, Ponsard, Rémusat, Sacy, Sainte-Beuve, Saint-Marc Girardin, Sandeau, Ségur, Thiers, Viennet, Vigny, Villemain, Vitet.
Des bibliothèques Robert Nossam et de Flers (vente, Beaussant-Lefèvre, 2014, n° 7).
27609