Paris, Éditions de la Nrf, 1924.
1 vol. (120 x 190 mm) de 212 p. et [6] f. Broché, non coupé, chemise et étui demi-maroquin vert.
Édition originale.
Un des [10] premiers exemplaires d’auteur, imprimés sur papier vert.
De la bibliothèque d’André Breton (cachet à l’encre invisible « Calmels-Cohen André Breton 42 rue Fontaine »).
En février 1924, les éditions Gallimard publient dans leur nouvelle collection « Les Documents bleus », sous le titre Les Pas perdus, un recueil de vingt-quatre articles d’André Breton écrits entre 1917 (« Guillaume Apollinaire ») et 1923 (« La confession dédaigneuse ») : Alfred Jarry, Guillaume Apollinaire, Dada, Marcel Duchamp, Max Ernst, Jacques Vaché, Sigmund Freud, Francis Picabia y prennent place. Le recueil constitue la première publication d’un livre de Breton chez un ‘grand’ éditeur, chez Gallimard a fortiori.
Le plus petit tirage des grands papiers de ce titre rare et important, avant les 50 exemplaires sur vélin pur fil et quelques exemplaires hors commerce sur alfa.
Précieux exemplaire d’André Breton. C’est sur la recommandation de Paul Valéry que Gaston Gallimard, en 1920, avait confié au jeune poète confidentiel de vingt-quatre ans quelques travaux alimentaires, comme la correction des épreuves d’À la recherche du temps perdu. Surtout, il lui avait ouvert les portes de La Nouvelle Revue française pour des études sur les Chants de Maldoror, Dada et Gaspard de la nuit, qui trouveront leur place dans Les Pas perdus. Les jeunes perturbateurs « dadaïstes » ne font pas peur à Gallimard : il a déjà pris Aragon sous contrat (en 1921, pour Anicet) et accepté de devenir le dépositaire de Littérature puis de Clair de terre, recueil de poèmes et de récits de rêves publié à compte d’auteur par Breton en 1923. Gaston Gallimard restera l’un des principaux éditeurs des surréalistes.
Vente André Breton, Paris, I, 7 avril 2003, lot n° 123 ; Bibliothèque André Guichard (Paris, Christie’s, 2024, n° 33).
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