Paris, Gallimard, (5 mars) 1975.
1 vol. (140 x 205 mm) de 544 p. et [1] f. Broché.
Édition originale.
Exemplaire poinçonné du service de presse.
Envoi signé : « Pour Max-Pol Fouchet, en toute amitié, Michel Tournier ».
Bandeau éditeur conservé.
C’est le troisième roman de Tournier – désormais académicien Goncourt – après Vendredi ou Les limbes du Pacifique et Le Roi des aulnes.
Un roman double : celui de l’oncle scandaleux, homosexuel et grand pourfendeur d’hétérosexuels et de lesbiennes, qui règne sur les tas d’immondices de la SEDOMU (Société de Ramassage des Ordures Ménagères), « prince des gadoues » autoproclamé ; celui de la gémellité et du tour du monde de frères jumeaux, Jean et Paul, l’un à la poursuite de l’autre.
Un tour du monde que Michel Tournier a entrepris, littéralement, pour écrire son roman : il a interrogé de nombreux jumeaux et jumelles, rencontré le Professeur René Zazzo, grand spécialiste de la gémellité, séjourné dans une maison pour enfants handicapés, pataugé dans les dépôts d’ordure de Miramas près de Marseille, fait des tournées avec les éboueurs, visité l’usine d’incinération d’Issy-les-Moulineaux. « Aucun livre ne m’a demandé autant d’enquêtes car ce sont des choses qui ne s’inventent pas », précise-t-il. Ce qu’il apprend lui permet d’écrire l’histoire de ces deux vrais jumeaux qui, lorsqu’ils dorment, sont « rendus au plus intime d’eux-mêmes, ramenés à ce qu’il y a de plus profond et de plus immuable – ramenés à leurs fonds commun – […] sont indiscernables. […] Leur ressemblance immaculée est l’image des limbes matriciels d’où ils sont sortis. Le sommeil leur restitue cette innocence originelle dans laquelle ils se confondent. »