Les Mangeurs d’étoiles

Romain Gary

Les Mangeurs d’étoiles

Paris, Gallimard, (24 juin) 1966.
1 vol. (145 x 205 mm) de 328 p. et [4] f. Broché.

Édition originale.
Un des 60 exemplaires réservés au « Club de l’édition originale » sur pur fil (n° 24).

Envoi signé : « à tous [Les mangeurs d’étoiles], hommage de Romain Gary ».

« Les mangeurs d’étoiles », ce surnom donné aux Amérindiens de l’hémisphère sud consommant des plantes hallucinogènes, Gary l’applique aux personnes qui poursuivent un rêve : ici, l’irrésistible ascension et la chute d’un Indien cujon, Al Mayo, dictateur d’une république caribéenne, en quête d’un pacte avec le diable. Une transposition moderne du Faust de Goethe où les États-Unis jouent le rôle de Méphistophélès. Gary est particulièrement bien placé pour cela : le cadre géographique du roman lui est fourni lorsqu’il est nommé consul général de France à Los Angeles en 1961. Chargé d’une mission de remplacement, il prend trois mois durant la gérance de l’ambassade de France à La Paz, en Bolivie – il n’y avait plus d’ambassadeur depuis six mois et « cette vacance indisposait le dictateur du moment » (Myriam Anissimov, Romain Gary le caméléon, Denoël, 2004, p. 284). Il s’imprègne alors de cette atmosphère sud-américaine, à l’origine de deux nouvelles : « Les oiseaux vont mourir au Pérou » et « La plus vieille histoire du monde ». Ce sera le cadre de son roman, qui a alors pour titre Le Mangeur d’étoiles sous lequel il le recense encore parmi ses œuvres dans le premier chapitre de Pour Sganarelle (1965).

Dans une interview donnée à Pierre Desgraupes le 2 novembre 1966, Gary développe tout ce qu’il cherchait à y montrer ; et synthétise ainsi : « Goethe a franchement menti. La véritable tragédie de Faust ce n’est pas qu’il ait vendu son âme au Diable, c’est qu’il n’y a pas de Diable pour vous l’acheter. » Le titre forme le premier volet de La Comédie américaine, complétée en 1969 par Adieu Gary Cooper : l’un et l’autre avaient d’abord été publiés en anglais : sous les titres The Talent Scout en 1961 pour le premier et The Ski Bum en 1965 pour le second. Comme Lady L. trois ans auparavant, la traduction française a été établie par Jean Rosenthal avec le concours de l’auteur.

Lorsque le roman est publié à Londres en 1961, il est présenté comme une traduction d’un certain John Markham Beach, qui se serait aussi chargé de la transposition en anglais de La Promesse de l’aube (Promise at Dawn). Un pseudonyme de plus à l’actif de Gary !

Bel exemplaire.

Rare avec envoi sur un grand papier.

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