Paris, Gallimard, (15 juin) 1948
1 vol. (120 x 185 mm) de 259 p. et [2] f. Demi-maroquin brun à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, filet doré sur les plats, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés (reliure signée de Alix).
Édition originale.
Un des 15 premiers exemplaires sur vélin de hollande (n° X).
La première des Mains sales est donnée le 2 avril 1948, avec notamment André Luguet et François Périer, au théâtre Antoine dirigé par Simone Berriau.
Cette pièce, la grande pièce historico-existentialiste de Sartre, tient son originalité dans son temps narratif particulier : la pièce se déroule sur deux ans et est organisée, en sept tableaux, autour d’un retour en arrière : les tableaux I et VII sont situés en mars 1945 et se déroulent au cours de la même soirée (de 21 heures à minuit). Les tableaux II à VI retracent eux les événements du mois de mars 1943, deux années plus tôt ; l’ensemble s’articule autour d’un récit de trois heures, durée de la pièce. « Dans l’oeuvre dramatique de Sartre, bien et mal, volonté de résistance et esprit de résignation, héroïsme (réel ou joué) et lâcheté, victimes et bourreaux, idéalistes et réalistes dialoguent et s’opposent au fil de pièces qui empruntent à tous les genres sans en adopter aucun, voire en les détournant tous. » (La Pléiade). Pièce de l’engagement politique, Les Mains sales pose la question de l’idéalisme. Jusqu’où celui-ci doit-il être poussé ? Dans une Europe partagée entre les deux grandes puissances, assujetties par ses libérateurs, par les alliés qu’elle n’avait cessés d’appeler, l’espoir communiste s’y effondre sous le joug soviétique, et les illusions démocratiques de Hugo et d’Olga s’épuiseront devant le spectacle du stalinisme triomphant.
De la bibliothèque de Max Brun (ex-libris).