Paris, Plon, (mars) 2021.
1 vol. (225 x 320 mm) de 413 p. et [2] f. Cartonnage toile éditeur, sous étui bordé.
Édition originale.
Tirage de luxe, entièrement hors commerce et réservé à l’auteur : 200 exemplaires sur papier Munken.
Ces exemplaires, recomposés en grand format, sont illustrés de dessins in et hors texte par Alain Bouldouyre, avec une lithographie originale signée en couleurs, sous une reliure toile de l’éditeur.
Claude Bébéar n’avait curieusement jamais fait l’objet d’aucune biographie. Pour pallier ce manque, Christophe Labarde, ex-journaliste au Figaro et longtemps patron des Alumni d’HEC, a choisi un biais original : raconter l’épopée d’Entreprise et Cité, le club qui rassemblait, autour du fondateur d’Axa, tous « les grands fauves ». Entreprise et Cité, c’est le pionnier des think tanks, ces clubs de réflexion qui animent la vie politique française depuis une trentaine d’années. C’est en 1983 que Claude Bébéar, alors en passe de transformer sa petite mutuelle d’assurance en un champion mondial du secteur, décide de créer avec quelques amis ce petit groupe de débats, qui ne dépassera jamais une trentaine de membres. Tous des hommes.
Ensemble, ils se réunissent pour travailler sur la relation qui doit unir entreprise privée et engagement public : les droits, les devoirs, les objectifs de la première vis-à-vis de la société dans son ensemble. Sans logo ni locaux, ils se réunissent de façon informelle autour d’un match de rugby, d’une bonne table ou d’une virée entre amis. Pendant près de vingt-cinq ans, ils vont chasser en meute, menée par Bébéar qui y convie ses proches amis, tous patrons ou presque : Michel Pébereau (BNP), André Lévy-Lang (Paribas), David de Rothschild (Rothschild et Compagnie Banque), Bernard Arnault (LVMH), Didier Pineau-Valencienne (Schneider), Jean-René Fourtou (Rhône-Poulenc), Vincent Bolloré (Bolloré Technologies), Serge Kampf (Capgemini), Pierre Dauzier (Havas), Michel François-Poncet (Paribas), Thierry Breton (France Télécom), Philippe Midy (Poulain), Christian Blanc (RATP/Air France), Noël Forgeard (Matra, Airbus), Gérard Mestrallet (Suez), Pierre Bellon (Sodexo)… Tous ceux « qui comptent » dans le paysage économique se retrouvent autour de la table – au sens propre comme au figuré -, celle autour de laquelle « on peut dire sans exagérer que, pendant vingt-cinq ans, le capitalisme français se faisait et se défaisait », répétera à plusieurs reprises Vincent Bolloré.
On verra qu’il n’exagère pas : une étonnante et passionnante apnée dans un capitalisme de bande, à la fois égoïste et partageur, soliste et polyphonique, gribouille et boute-en-train, porté par l’appétit sans bornes de monstres d’ambition et de convivialité. « Tous parlaient anglais plus mal les uns que les autres écrit, Christophe Labarde, mais cela ne les a pas empêchés de devenir des géants mondiaux, avec le rugby chevillé au corps et au coeur pour philosophie. »
30906