Les deux Beune
Pierre Michon

Les deux Beune

Paris, Verdier, (avril) 2023.

1 vol. (145 x 230 mm) de 150 p., [4] et 1 f. Broché, non coupé. 

Édition originale.

Un des 130 premiers exemplaires sur Rives Vergé (n° 42).

La grande Beune puise ses sources dans L’Origine du monde, paru, en trois chapitres, dans trois numéros de la « Nouvelle Revue Française », de mai à juillet 1988. Deux autres chapitres suivirent, en 1993, chez Théodore Balmoral : « une puissante promesse d’un projet si vaste et si plein qu’il semblait écarter son auteur de toute publication depuis Rimbaud, le fils. On a longtemps attendu de l’auteur des Vies minuscules une chose à laquelle Michon lui-même aurait voulu accoler le nom de grand-oeuvre (…) La couverture jaune des éditions Verdier nous livra enfin le texte, taille mannequin… L’Origine du monde, dans cette version, s’est changé en La Grande Beune. À première vue, il y aurait de quoi jeter sa serviette dans l’assiette vide devant ce plat digne de la nouvelle cuisine. Mais il suffit d’en soulever la cloche et le fumet aussitôt envahit l’espace. Il suffit de se plonger dans les quelque 90 pages de La Grande Beune pour comprendre qu’il s’agit là d’un des plus gros livres qu’il ait été donné de lire ces dernières années ». (Thierry Guichard, in Le Matricule des Anges, n° 15, février 1996). En effet : cette nouvelle de moins de quatre-vingt pages est bel et bien un texte étincelant, en écho à l’émoi du narrateur du Roi du bois, publié conjointement.

35 ans plus tard, Pierre Michon nous en donne (enfin) sa suite. « Les lecteurs de Pierre Michon le savent : « Le roi vient quand il veut », ce qui signifie, pour le dire vite, que la littérature – l’inspiration, la grâce, appelez-la comme vous le voulez – advient à sa guise (…) C’est notamment à cette loi quasi divine qu’il attribue la minceur de sa bibliographie, inversement proportionnelle à sa renommée de classique contemporain. Au fil des décennies, Pierre Michon avait dit son espoir de donner une suite à La Grande Beune (Verdier, 1996), cet ahurissant roman du désir qui est sans doute celui de ses livres qu’il préfère. Le roi se manifestant décidément quand il le souhaite, « La Petite Beune » est arrivée quelque trois décennies après « La Grande », avec laquelle il est aujourd’hui publié sous le titre Les Deux Beune. Et ce qui frappe d’emblée est un miracle : alors que tant d’années se sont écoulées, il parvient immédiatement à relancer la tension érotique presque hallucinée qui porte le premier texte. La Grande Beune, pourtant, s’achève dans une forme d’apaisement : « Et enfin nous dormions tous, la Beune continuait. » (Raphaëlle Leyris, Le Monde, 23 mars 2023).

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