Les Cloches sur le cœur

René Char

Les Cloches sur le cœur

Paris, Le Rouge et le Noir, (20 février) 1928.
1 vol. (130 x 165 mm) de 63 p. et [4] f. Maroquin taupe, dos lisse, titre doré, tête dorée, couverture et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Clara Gevaert, titrage de Claude Ribal). 

 

Édition originale.
Illustrée de trois compositions à pleine page de Louis Serrière-Renoux. 

Un des 150 exemplaires sur papier vergé (n° 89) – après trois exemplaires sur Lafuma-Navarre.
Envoi signé : « À Michel Rousselot, homme de sac et de corde, d’une main sûre pour qu’il colle à la balle. Son ami, René Char ». 

Précieux exemplaire enrichi du manuscrit autographe du dernier poème du recueil, « pour une vierge », signé et daté du 10 octobre 1927. 

Le poète a tout juste vingt ans. C’est l’un des plus anciens manuscrits de René Char connu ; ceux de cette époque sont rarissimes et il n’existe pas de manuscrit du recueil, les poèmes autographes ayant été dispersés par le poète et, pour certains, détruits. 

Ce premier livre de l’auteur – le seul publié sous le prénom de René-Emile – regroupe des poèmes écrits en 1925 et 1927, qui contiennent pour certains des élans surréalistes. Depuis 1925, Char suit des cours de l’École de commerce de Marseille, sans réel intérêt pour la chose, et certaines de ses errances et rencontres amoureuses dans les quartiers populaires de la ville sont évoquées dans ses premiers poèmes. En 1927, il effectue son service militaire à Nîmes, dans l’artillerie, pendant dix-huit mois. C’est pendant cette période qu’il met en forme son recueil, qui publié en juin 1928, près de six mois après son impression, aux Éditions Le Rouge et le Noir, à compte d’auteur. 

Il en offre alors quelques exemplaires à des proches : amis de Marseille et du contingent de Nîmes, et quelques poètes locaux, ainsi qu’à Jules Supervielle, seule véritable destinataire « littéraire ». On connaît ainsi des exemplaires dédicacés à Maurice Courtois-Suffit, Jean Gleizes, Armel Ferrand, Lucien Franchi, Jules Supervielle, donc, et, bien plus tard, à Yves Breton, Yves et Jeannette Tanguy et Paul Éluard – tous envoyés tardivement. 

Entretemps, le poète détruira une bonne partie des cent-cinquante-trois exemplaires :

 « Leur titre me devint rapidement haïssable ; mais à vrai dire, derrière ce titre, c’étaient des poèmes dont je n’étais guère fier », et n’évoquera plus cette parution dans sa biblio-graphie, la faisant ensuite débuter à la parution d’Arsenal. 

Dans la revue éditée par la même maison d’édition, Georges Dupeyron écrira cependant en novembre 1928 : « L’auteur est un poète ; il en a l’instinct, c’est-à-dire que poussé par une sensibilité toute puissante, il essaie de construire un nouvel ordre. » Plus critique, G. Goubeyre, écrit la même année dans La Cigale uzégeoise : « Ces courts poèmes indiquent une vie intérieure qui n’arrive encore que difficilement à se concrétiser sous forme verbale. » Le poète en prend acte et publie en 1929, dans la revue mensuelle de littérature et d’art Méridiens, qui connaîtra trois livraisons et révèlera André Cayatte, plusieurs poèmes qu’il rassemblera ensuite pour former un deuxième recueil, Arsenal, qui paraît en août 1929. 

 

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