Paris, Flammarion, (avril) 1955
1 vol. (130 x 200 mm) de 436 pp. et [1] f. Broché

Édition originale.
Un des 100 premiers exemplaires sur papier chiffon de Lana (n° 87).

C’est, évidemment, pour ses Amitiés particulières, sulfureux prix Renaudot de 1945, que Roger Peyrefitte est resté dans toutes les mémoires. Cet ancien élève des jésuites, né à Castres en 1907, major de la section diplomatique de l’Ecole libre des sciences politiques, entre en 1931 au Quai-d’Orsay, puis successivement en poste à Athènes, puis à l’administration centrale : il fut le diplomate le plus jeune et le plus décoré avant d’en être révoqué… C’est ce qu’il décrira dans Les Ambassades (1951), lesquelles lui valurent des communiqués fiévreux du quai d’Orsay qui ne firent que concourir au succès.

Les Clés de Saint-Pierre mettront ensuite le Vatican à ses trousses. Même Le Monde, sous la plume de Emile Henriot, s’y met : “Je ne me donnerai pas le ridicule de défendre l’Église et le Vatican contre le livre blasphématoire et même pour un agnostique simplement désobligeant qu’est le nouveau roman de M. Roger Peyrefitte, les Clés de Saint-Pierre (…) C’est Rome aujourd’hui que l’auteur des Amitiés particulières vient de prendre pour tête de Turc. Je l’ai lu : je trouve (…) son livre ennuyeux, en dépit de la prétention à l’humour et malgré les chichis, les pointes et les fanfreluches dont l’ouvrage est accommodé“.

Sous la forme d’un roman, l’auteur analyse les motivations et la démarche d’un profane (un diplomate devenu écrivain) pour entrer en franc-maçonnerie. L’étude est d’autant plus intéressante que le parrain est un homme d’église, un jésuite (le père de Trennes), ce qui donne lieu à de nombreux échanges sur la nature des liens entre la religion et la franc-maçonnerie. L’auteur élargit son analyse au monde politique et s’interroge, à l’occasion de dialogues savoureux avec la jeune Osmonde, sur le regard que portent les adolescents (en 1960) sur la fraternité universelle.

29571