Les Civilisés

Claude Farrère

Les Civilisés

Paris, Société d’éditions littéraires et artistiques, Paul Ollendorf, 1906. 
1 vol. (115 x 180 mm) de 319 p. Reliure japonisante de l’époque, aux motifs de lapins, coquillages, tambourins, poissons, branchages et fleurs, dorés ou peints, dos lisse, couvertures conservées, étui.

Édition originale
  — il n’a été tiré que cinq exemplaires en grands papiers, sur hollande.

Prix Goncourt 1905 – la troisième décerné.

Envoi signé : “à Madame Japy de Beaucourt, hommage d’un ami profondément respectueux et absolument dévoué, Claude Farrère.

Officier de marine, c’est d’abord avec ses romans exotiques et coloniaux qu’il connaît, à l’instar de Pierre Loti quelques années plus tôt, le succès. Le Goncourt obtenu avec Les Civilisés seront les premières étapes d’une longue carrière, couronnée par son élection à l’Académie française en 1935. Au moment où il reçoit le Goncourt, il est à bord du Saint-Louis, le cuirassier sur lequel il sert, puisqu’il est alors enseigne de vaisseau et qu’il sera promu lieutenant l’année suivante ; il aura quitté la France en octobre, juste après la corrections des dernières épreuves du texte (corrigées depuis l’imprimerie de Saint-Denis entre avril et septembre) et une parution en décembre, portant millésime 1906. 
Juste à temps pour faire parvenir des exemplaires au jurés Goncourt, captivés par cette une épopée exotique et ce réquisitoire anti-colonialiste. Ils éjectent ainsi de la liste Romain Rolland et son Jean-Christophe (qui aura tout de même le Femina), pour ne retenir que Marius Ary-Leblond, Jules Huret, André Chevilly et Claude Farrère, qui sera proclamé, sans trop de tours de tables, avec les civilisés, “roman d’une étrange facture, [qui] justifie sa valeur rare le choix que les Dix viennent de faire” (Le Temps, 9 décembre 1905), dont l’action se situe principalement à Saïgon et tourne autour de trois personnages: Mévil, médecin, Torral, ingénieur, Fierce, officier de marine. Ils incarnent une colonisation déliquescente, en proie aux vices et aux tentations des terres asiatiques.

L’exemplaire est offert à Marguerite Jeanne Japy, célèbre salonnière, épouse du peintre académique Adolphe Steinheil jusqu’en 1908. Elle est connue pour avoir entretenu une liaison avec le président Félix Faure – mort dans ses bras (au bas mot) – au palais de l’Élysée ; elle en obtint le sobriquet de « la pompe funèbre ». Parmi les autres “bons mots” survenus à l’aube de cette truculente affaire, citons ceux de Clémenceau, « Il se voulait César, mais ne fut que Pompée », ou l’échange entre le majordome de Félix Faure et le prêtre appelé à l’Élysée en catastrophe pour administrer les derniers sacrements : « Le président a-t-il encore sa connaissance ? – Non, monsieur l’abbé, elle est sortie par l’escalier de service ».

Précieuse reliure souple japonisante de belle facture, et de bien belle provenance.

28851
Vendu
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Ce site utilise des cookies pour réaliser des statistiques anonymes de visites.
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale
Le site est en développement et des améliorations sont en cours. Nous nous excusons pour la navigation qui peut ne pas être optimale
This site is registered on wpml.org as a development site.