Paris, Gallimard, (2 avril) 1980.
1 vol. (145 x 215 mm) de 369 p., et [3] f. Broché.
Édition originale.
Un des 450 exemplaires sur vergé Saint-Amand réservés aux Compagnons de la Libération.
Celui-ci est nominatif, justifié et signé par Romain Gary – à l’un des compagnons : Michel Pichard.
La mémoire occupant une place centrale dans l’oeuvre de Gary, c’est tout naturellement que son dernier roman (Gary mettra fin à ses jours le 2 décembre 1980, un peu plus d’un an après le suicide de son épouse, Jean Seberg) lui est dédiée : « À la mémoire ». S’il replonge dans l’époque du nazisme et de l’Occupation, cet ultime roman est tout entier guidé par l’Amour que l’auteur désespérait de rencontrer un jour. Comme dans Clair de femme (que lui aurait inspiré une liaison discrète avec Romy Schneider).
Précieux exemplaire offert au compagnon de la Libération Michel Pichard, l’un des premiers résistants combattants, affecté à l’École de l’artillerie à Fontainebleau lors de l’entrée en guerre. Lors du repli en direction de Bordeaux devant l’avancée allemande, Pichard, apprenant la signature de l’armistice du 22 juin 1940, décide de poursuivre la lutte et fuit le jour même vers la côte Atlantique : il embarque le 24 sur l’aviso La Boudeuse qui appareille pour Casablanca, où il est affecté au 63e régiment d’artillerie d’Afrique de l’armée d’armistice à Meknès. Accusé de désertion de l’armée française, il est condamné à trois mois de prison et dégradé. Il réussit à s’échapper en juillet 1941 et parvient, après cinq jours de marche dans le désert marocain, à embarquer clandestinement à Tanger dans un navire à destination de Gibraltar, d’où il peut rejoindre Londres où il parvient en août 1941 et s’engage immédiatement dans les Forces françaises libres. Il deviendra responsable national en juillet 1943 du Bureau des opérations aériennes, un poste hautement stratégique et Charles de Gaulle le décore de la Croix de la Libération dès juin 1944. Installé aux États-Unis après-guerre, Michel Pichard y exercera la fonction de fondé de pouvoir dans une grande banque de New York.
Gary, quant à lui, dès l’appel de De Gaulle, « s‘évade de France par avion, atterrit à Alger, séjourne à Meknès et Casablanca le temps de trouver un cargo britannique qui l’emmène, comme Pichard un an plus tard, à Gibraltar : deux semaines de navigation plus tard, le 22 juillet 1940, il débarque à Glasgow, d’où il gagne Londres. Dès son arrivée, il demande à servir dans une unité combattante sous le nom de Romain Gary et est promu au grade d’adjudant en septembre ».
Très bel exemplaire, en excellente condition.
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