Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, (12 mai) 1914.
1 vol. (160 x 215 mm) de 296 p. et [3] f. Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs orné de caissons et filets à froid, tête dorée, titre doré, date en pied, couverture et dos conservés (reliure signée de Devauchelle).
Édition imprimée moins d’un mois après la première, sur les mêmes presses de l’imprimerie Sainte-Catherine à Bruges. Contrairement au tirage d’avril, elle reprend la maquette et les couvertures habituelles des éditions de la Nouvelle Revue française. À ce titre, elle bénéficie d’un tirage de tête, réimposé sur papier vergé d’Arches – ici le numéro 40 des 64 exemplaires imprimés.
L’un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l’un de ceux qui lui coûta le plus à écrire. Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905, et Gide en commence la rédaction en 1911. Le 24 juin 1913, l’auteur confie au même Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l’aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu’il est fini, et j’ai du mal à m’arrêter d’y songer. » Le résultat sera à la hauteur de l’effort fourni.
Pour la trame de son récit, Gide était parti d’un fait divers sordide, une sombre histoire d’escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique : à Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu’à écrire. On en a surtout retenu le fameux « acte gratuit » dont Gide a dû se défendre d’avoir voulu faire l’apologie : « Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer ».
Bel exemplaire.
Rare tirage.