Les Caves du Vatican

André Gide

Les Caves du Vatican

Paris, Éditions de la NRF, (12 mai) 1914
1 vol. (160 x 215 mm) de 296 p. et [3] f. Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs orné de caissons et filets à froid, tête dorée, titre doré, date en pied, couverture et dos conservés (Reliure signée de Devauchelle).

Première édition au format réimposé, dans la collection “blanche” de la Nouvelle Revue française. Elle suit d’un mois l’édition imprimée en deux volumes sur les mêmes presses de l’imprimerie Sainte-Catherine à Bruges.

Elle reprend la maquette et les couvertures habituelles des éditions de la Nouvelle Revue française, lancées en 1911, et bénéficie à ce titre d’un tirage de tête :

Un des 64 premiers exemplaires (n° 40), réimposé sur papier vergé d’Arches.

 

L’un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l’un de ceux qui lui coûta le plus à écrire.

Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905 et Gide en commence la rédaction en 1911. Le travail avance difficilement comme l’atteste le brouillon extrêmement raturé. Enfin, le 24 juin 1913, l’auteur confie à son Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l’aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu’il est fini, et j’ai du mal à m’arrêter d’y songer. » En effet, après avoir rendu sa copie, il doit s’y atteler à nouveau. Copeau a lu. Lu et corrigé. Pendant l’été de 1914, Gide se plaint : « Mes heures les meilleures, je les emploie à mettre au point les passages des Caves dont Copeau ne s’est pas montré satisfait ; j’y ai beaucoup de mal et n’y parviens qu’avec un énervement sans nom. » Le résultat sera à la hauteur de l’effort fourni.

Pour la trame de son récit, Gide était parti d’un fait divers sordide, une sombre histoire d’escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique. À Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu’à écrire. On  en a surtout retenu le fameux « acte gratuit » dont Gide a dû se défendre d’avoir voulu faire l’apologie : « Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un  acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer ».

L’intention de l’auteur était autre pour Gide, auteur d’une fantaisie résolument critique et caricaturale, dont tous les personnages sans exception sont des sots, prisonniers de leurs systèmes ; dont tous les thèmes (religiosité, libre pensée, disponibilité et acte gratuit) sont tournés en dérision ; et dont l’allure de roman-feuilleton, avec mystification, déguisements, quiproquos et surprises, n’est qu’une imitation parodique pour mieux lutter contre la crédulité des lecteurs qui prennent le vraisemblable pour le vrai. La drôlerie qui en résulte ne masque ni l’importance ni la gravité du propos : « Et si le Bon Dieu n’était pas le vrai ? ».

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