Les Animaux et leurs hommes

Paul Éluard

Les Animaux et leurs hommes

Paris, Au sans pareil, (10 janvier) 1920.
1 vol. (140 x 200 mm) de 44 p. et [2] f. Demi-chagrin havane à coins, dos lisse, titre doré en long, tête cirée, couvertures conservées (reliure signée de Flammarion-Vaillant).

Édition originale.
Un des 550 exemplaires sur vélin d’alfa (n° 243).

Envoi signé : « Noll, dormez tout doucement, Paul Éluard ».

Les Animaux et leurs hommes est le premier recueil de Paul Éluard où se manifeste réellement l’influence de Dada, rédigé quelques mois après sa rencontre avec André Breton ; il marque la véritable entrée d’Éluard dans le groupe parisien et le premier manifeste littéraire d’Éluard :
« Et le langage déplaisant qui suffit aux bavards, langage aussi mort que les couronnes à nos fronts semblables, réduisons-le, transformons-le en un langage charmant, véritable, de commun échange entre nous. »

Jean Paulhan, dans une lettre aujourd’hui jointe au manuscrit (musée de Saint-Denis), lui écrit : « J’ai enfin ces Animaux et leurs hommes qui m’ont fait inquiet. C’est pourtant la préface que j’ai relue. Oui, elle ouvre tout à fait, c’est une belle avenue. Pourquoi découvrez-vous ainsi ce que j’ai le plus de peine à construire ? Il faut se débarrasser tout à fait de cette beauté (…) aujourd’hui je me sens dada. Un faux peut-être, direz-vous. »

L’exemplaire est offert à un compagnon es-lettres, Marcel Noll auquel Éluard avait déjà offert Le Devoir et l’inquiétude, trois ans plus tôt, avec cet envoi déjà onirique : « à Marcel Noll, pour que la phrase prédominante s’abaisse au silence ». Le personnage reste pourtant mystérieux : partout présent dans les premières manifestations du mouvement surréaliste il collabore aux revues publiées par le groupe, puis à L’Humanité. Avec Breton et Éluard, il était très lié à Denise Lévy – la cousine de Simone Kahn, qu’épousera André Breton en août 1921 – dont il était éperdument amoureux.

Une notice de Marguerite Bonnet, pour les notes de l’édition Pléiade, énumère la collaboration de Noll à La Révolution surréaliste (n° 1, décembre 1924) et son rôle de gérant de la Galerie surréaliste en 1926. Dix ans plus tard, Noll « aurait disparu en Espagne durant la guerre civile ». (Pléiade, O.C., p. 1194-1195). Aragon lui a dédié le chapitre III du Paysan de Paris (1926) ; Breton lui dédie le poème « L’Aigrette » dans Clair de terre (OC I, p. 183) et, dans Nadja (1928) Breton se rend un jour de 1926 « avec Marcel Noll au marché aux puces de Saint-Ouen… ». Curieusement, pour la réédition de Nadja en 1962, Breton supprimera le nom de Noll du passage…  (OC I, p. 676).

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