Les Amitiés particulières

Roger Peyrefitte

Les Amitiés particulières

Marseille, Jean Vigneau, (23 mai) 1943. 
1 vol. (205 x 335 mm) de 380 p. et [1] f. Broché, non coupé, à grandes marges. 

Édition originale.
Un des 10 premiers exemplaires sur papier chiffon d’Auvergne à la main
, celui-ci un des cinq hors commerce (n° III). 

 

Le Goncourt 1943 avait été décerné par correspondance, avec des votes à distance, guerre oblige. En 1944, l’Académie Goncourt décida donc d’attendre des jours plus calmes, alors que trois membres du jury avaient été écartés pour faits de collaboration (Ajalbert, Guitry et Benjamin). En 1945 sont donc décernés deux Goncourt : celui de l’année (à Jean-Louis Bory, pour Mon village à l’heure allemande) et celui de l’année précédente. En finale, deux titres : Les Amitiés particulières et Le premier accroc coûte deux cents francs d’Elsa Triolet. Le premier est écarté pour « raisons étrangères à la littérature » : « Quand on s’est mis d’accord sur le talent, il y a deux façons de donner un prix littéraire : il s’agira de découvrir, ou de consacrer. L’académie Goncourt, cette année, avait le choix. Elle pouvait découvrir un auteur inconnu, pourvu de grandes qualités littéraires, M. Roger Peyrefitte, et le couronner pour son premier roman, Les Amitiés particulières, dont le sujet est spécieux et qui a déjà des lecteurs ; elle a préféré consacrer la réputation acquise de Mme Elsa Triolet (…). Les Goncourt ont joué gagnant, et ce n’est pas moi dans l’espèce qui les blâmerai, ayant lu avec un vif plaisir les divers écrite de leur lauréate » (Emile Henriot, in Le Monde, 4 juillet 1945). 

Ce couronnement de l’épouse d’Aragon vaudra un commentaire au vitriol de Paul Léautaud : « Les Goncourt ont fait coup triple : la dame Triolet est russe, juive et communiste. C’est un prix cousu de fil rouge ». Mais, comme le signale Pierre Assouline, « le Goncourt de la Libération ne peut échapper à l’air du temps. D’autant qu’Elsa Triolet est la première femme à le remporter ». 

Peyrefitte, néanmoins se consolera du Prix Renaudot, décerné par l’Académie voisine. Fonctionnaire et diplomate, il avait abandonné ce poste pour se consacrer à l’écriture de son roman qui fit scandale : le portrait – pourtant assez pudique et classique dans sa forme – des amours naissantes de deux jeunes garçons au sein d’une institution religieuse en choqua plus d’un. Vingt ans plus tard, le film fera de même. 

Spectaculaire exemplaire ayant conservé ses (immenses) témoins. 

« À toutes marges » est ici une précision qui prend tout son sens ! 

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