Paris, Nagel, (novembre) 1948.
1 vol. (130 x 210 mm) de 221 p. et [1] f. Broché, à toutes marges, chemise et étui.
Édition originale.
Un des 20 premiers exemplaires sur vergé d’Arches (n° 11).
Ce texte témoigne de l’expérience de Sartre dans le monde du cinéma : il est alors scénariste pour la maison de production Pathé. Le scénario ne sera jamais adapté, Sartre revenant rapidement à l’écriture, mais pas complètement abandonné : ce sera une pièce, finalement, créée au théâtre de la Ville le 18 février 1969, dans une mise en scène de Jean Mercure avec Raymond Pellegrin.
« Dans le film que j’imaginais, non seulement la chronologie était bouleversée, mais le même personnage, Hélène, apparaissait sous des dehors tout à fait différents selon le point de vue de qui parlait d’elle (…) Le scénario de L’Engrenage a été écrit en 1946. Ce qui m’amusait, au départ, c’était de transposer à l’écran une technique que les romanciers anglo-saxons utilisaient couramment avant la guerre : la pluralité des points de vue. L’idée était dans l’air… Dans le film que j’imaginais, non seulement la chronologie était bouleversée, mais le même personnage, Hélène, apparaissait sous des dehors tout à fait différents selon le point de vue de qui parlait de lui… J’ai pensé à… un petit pays riche en pétrole, par exemple, qui vivrait totalement dans la dépendance de l’étranger. J’ai imaginé le cas d’un homme qui arriverait au pouvoir avec des intentions révolutionnaires… En choisissant un personnage parfaitement honnête et sincère, qui croit vraiment au socialisme, j’ai voulu montrer que ce n’est pas là une question d’homme ou de caractère : c’est le pouvoir lui-même qui est corrompu. »
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