L’Écriture ou la Vie

Jorge Semprun

L’Écriture ou la Vie

Paris, Gallimard, (20 septembre) 1994.

1 vol. (145 x 215 mm) de 318 p., [2], 1, [1], 2 et [1] f. Veau naturel estampé d’un motif de bandes verticales composées à partir du texte de l’ouvrage, évoquant la tenue de déporté, teinté en dégradé brun et noir, contreplats bord à bord du même cuir, trois tranches dorées sur témoins à l’or blanc par Jean-Luc Bongrain, gardes de chèvre velours crème, chemises et étuis assortis, titres classique sur le plat avant et en long sur la chemise, au film crème et à l’or blanc, par Claude Ribal (reliure signée de Louise Bescond, 2021).

Édition originale.

Un des 30 premiers exemplaires sur vélin chiffon.

« Quand je suis rentré de Buchenwald, à la fin d’avril 1945, j’avais un peu plus de vingt ans. Depuis l’âge de sept ans, j’avais décidé d’être écrivain. Dès mon retour, j’ai donc voulu écrire sur l’expérience que je venais de vivre. Quelques mois plus tard, après avoir écrit, réécrit et détruit des centaines de pages, je me suis rendu compte qu’à la différence d’autres expériences, notamment celles de Robert Antelme et surtout de Primo Levi, qui se sont dégagés de l’horreur de la mémoire par l’écriture, il m’arrivait précisément l’inverse. Rester dans cette mémoire, c’était à coup sûr ne pas aboutir à écrire un livre, et peut-être aboutir au suicide. J’ai donc décidé d’abandonner l’écriture pour choisir la vie, d’où ce titre. Et ce “ou”. » 

Lequel titre lui viendra dix-sept ans plus, un samedi d’avril alors qu’il rédige Netchaïev est de retour : « Je racontais une scène où l’un des personnages du roman se rendait à Buchenwald pour tenter de retrouver un compagnon de résistance déporté. Tout cela devait tenir en deux pages. Ce jour-là, l’écriture a dérapé complètement. Je me suis retrouvé en train d’écrire, à la première personne, un autre livre : c’étaient les premières pages de L’Écriture ou la vie. L’inconscient, ou je ne sais quoi, m’avait joué un curieux tour : ce samedi 11 avril était l’anniversaire de la libération de Buchenwald, et la première nouvelle entendue le lendemain fut l’annonce du suicide de Primo Levi… Dans ces conditions, il me fallait évidemment mener ce livre à son terme ».

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