Paris, Denoël, 1938.
1 vol. (140 x 215 mm) de 305 p. et 1 f. Maroquin janséniste vert, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tranches dorées sur témoins, doublures et gardes d’agneau velours vert, couverture et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Goy et Vilaine).
Édition originale.
Un des 100 exemplaires sur pur fil (n° 100) après 32 japon et 50 hollande.
Envoi signé : « au confrère Giroux, très sincèrement, LF Céline ».
Avec le troisième pamphlet de Céline, publié moins d’un an après Bagatelles pour un massacre, la polémique sur Céline antisémite prend une tournure si virulente que, moins de six mois plus tard, en mai 1939, les deux titres sont retirés des librairies, peu aidés par une plainte en diffamation du Dr Rouquès, pour « injures, diffamation publique » envers Céline et « complicité » des mêmes griefs à l’encontre de Denoël.
A raison, puisque ce pamphlet est sans doute le plus férocement raciste, antisémite et haineux des trois. Et aveugle de la tragédie à venir : « Qui a fait le plus pour le petit commerçant ? C’est pas Thorez, c’est Hitler ! Qui nous préserve de la Guerre ? C’est Hitler ! Les communistes (juifs ou enjuivés), ne pensent qu’à nous envoyer à la bute, à nous faire crever en Croisades. Hitler est un bon éleveur de peuples, il est du côté de la Vie, il est soucieux de la vie des peuples, et même de la nôtre (…) Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être si racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus ».
Un Céline aveugle, ou presque : il prévoit 50 000 000 de morts dans une guerre imminente qui verrait en même temps une entreprise d’extermination des juifs… Si Céline est un génie de la langue, L’École des cadavres est sans doute moins une balise qu’une borne : ici s’arrête l’humanité, là commence le chaos.
Bel exemplaire, parfaitement établi par Patrice Goy.
Dauphin, 37 A 1.
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