Paris, Gallimard, (20 juillet) 1988.
1 vol. (140x 205 mm) de 204 p. et [1] f. Broché.
Édition originale.
Envoi signé : « Pour Sylvie Genevoix, mon drôle de [le zèbre], qui se moque de l’usure du temps. Amicalement, Alexandre ».
« Gaspard Sauvage, dit le Zèbre, refuse de croire au déclin des passions. Bien que notaire en province, condition qui ne porte guère aux incongruités, le Zèbre est de ces irréguliers qui vivent au rythme de leurs humeurs fantasques. Quinze ans après avoir épousé Camille, il décide de ressusciter l’ardeur des premiers temps de leur liaison. Insensiblement la ferveur de leurs étreintes s’est muée en une complicité de vieux époux. Cette déconfiture désole Gaspard. À ses yeux, la paix des ménages est synonyme de naufrage. Loin de se résigner, il part à la reconquête de sa femme. Grâce à des procédés cocasses et à des stratagèmes rocambolesques, il redeviendra celui qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : l’Amant de Camille, l’homme de ses rêves ».
Alexandre Jardin a raconté comment ce deuxième roman est né : « au printemps 1988, j’avais déjà écrit un premier roman [Bille en tête], et j’avais une date de remise de mon deuxième ; j’arrive à la campagne et je dis à ma mère que je viens d’écrire un livre, mais que j’ai honte, parce que ce livre ne me ressemble pas. ‘Il ne te ressemble vraiment pas’ ? J’ai dit non. Alors elle a pris le manuscrit et l’a jeté dans le feu. Elle l’a brûlé. Elle m’a dit ‘tu ne peux pas publier quelque chose qui ne te ressemble pas’. Elle m’a mis dans une merde noire, parce que j’avais une date de remise. Et donc j’ai écrit Le Zèbre en six semaines. C’est un livre de remplacement. Le point de départ a été la certitude que mon père aurait dû vivre ça. Même si dans mon roman, le zèbre est plus efficace que papa ! Pour ma part, j’ai écrit l’homme que je rêvais, et réparais par avance la médiocrité de la vie. Des dizaines de milliers de gens, voire plus, ont joué au zèbre. Si la fiction inspire notre réalité, ça vaut le coup de publier ».
Prix Femina 1988 et immense succès populaire, il sera adapté trois ans plus tard au cinéma par Jean Poiret, pour son dernier film.
Bon exemplaire de belle provenance : Sylvie Genevoix.
Figure littéraire discrète mais influente, cette dernière entame, après des études de lettres classiques à la Sorbonne, une carrière dans l’édition. Elle débute chez Plon comme attachée de presse aux éditions 10/18, puis coordonne les services littéraires chez Plon-Perrin-Julliard, devenant directrice littéraire chez Julliard. De 1992 à 2005, elle sera directrice littéraire chez Albin Michel, avant d’être nommée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), où elle oeuvre pour le développement des télévisions locales et l’accessibilité des programmes aux personnes handicapées. Elle présidera par ailleurs la Mission langue française et francophonie. Elle a grandi aux Vernelles, la demeure familiale acquise par son père Maurice Genevoix. en 1927, où elle y développa un profond attachement à la Loire et à la mémoire familiale, qu’elle évoquera dans La maison de mon père (2001).
Bandeau éditeur conservé.