Paris, Gallimard, coll. « L’une et l’autre », (30 septembre) 1992
1 vol. (115 x 220 mm) de 132 p. et 4 f. Plein veau naturel estampé de plumes, teinté brun, anthracite et blanc, tranches dorées sur témoins à l’or blanc par Jean-Luc Bongrain, doublures et gardes de chèvre velours brun, chemises et étuis assortis, titres en long sur le volume et la chemise, aux films brun et crème, (reliure souple à la Vernier de Louise Bescond, titrage par Claude Ribal).
Édition originale.
Un des 31 premiers exemplaires sur vélin (n° 24).
Le Très-Bas n’est pas une biographie ni une hagiographie comme les autres. C’est une promenade, telle que Bobin les affectionnait, au cœur de l’âme de François d’Assise. Il en visite les images les moins connues : celle de l’enfance dont les Textes ne disent rien, celle du jouisseur de la vie et de ses plaisirs, rêvant de chevalerie et de belles princesses. Si François d’Assise est un saint, c’est parce qu’il est un « merveilleux conducteur de joie » et parce qu’il a compris que « la vérité n’est pas dans la connaissance qu’on en prend mais dans la jouissance qu’elle donne ».
Christian Bobin a semble-t-il trouvé en la vie de François d’Assise une très fidèle illustration de ce chemin qui parcourt l’ensemble de son œuvre (citons La Part manquante, Éloge du rien, La Souveraineté du vide…), où la solitude est une matière. Elle est plus une grâce qu’une malédiction, profondément ancrée encore depuis la disparition brutale de son amie l’été 1995. Un deuil qu’il raconte dans La plus que vive (Gallimard, 1996).
Le succès est venu plus tard, porté par la grâce de ce Très-bas – à l’évidence son maître-livre – consacré à la vie spirituelle de Saint François d’Assises, une œuvre poétique et spirituelle, apologie des humbles et de la solitude méditative. Il tutoie François d’Assise et « fait lui-même un peu figure de franciscain aux pieds nus faisant jaillir sous sa plume des bonheurs inconnus au plus grand nombre » : « Il (Saint François d’Assise) n’a pas le goût des malédictions, ce goût des faibles. Sa voix et calme, si calme qu’elle fait s’approcher les pauvres qui ne connaissent du monde que des aboiements. Il emprunte la voie du Très-Bas, jamais celle du Très-haut. »
Exemplaire de choix dans une délicate reliure de Louise Bescond
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