Paris, Librairie de L’Art indépendant, 1892.
1 vol. (150 x 200 mm) de 28 p., [1] et 2 f. Broché.
Première édition en librairie.
Tirage limité à 80 exemplaires.
Un des 70 exemplaires sur vélin teinté – après 10 Japon.
Lors de leur première rencontre à Montpellier en décembre 1890, à l’instigation de Pierre Louÿs, Paul Valéry et André Gide se promenèrent dans le jardin botanique et se recueillirent devant la tombe d’Eliza Narcissa Young, fille du poète anglais, portant l’inscription : « Placandis Narcissae manibus ». Elle avait inspiré à Valéry son sonnet « Narcisse parle », avant de susciter le Narcisse de Gide, considéré comme l’un des plus importants manifestes de la doctrine française du Symbolisme. Dans cet art poétique, Gide en propose une définition ambitieuse, en partie inspirée de ses lectures admiratives de Schopenhauer ; Le Traité du Narcisse, écrira son ami Camille Mauclair, un des très rares critiques à en avoir parlé, « est une des théories symboliques les plus complètes qui aient paru depuis dix ans. Voilà des paroles que les Morice et les Kahn n’eussent jamais pu formuler. Elles dénotent chez M. André Gide une organisation psychique de haute valeur, et d’intenses facultés de compréhensions philosophiques : opuscule à lire et à relire […] » (Essais d’art libre, n° 5, juin 1892).
Ce bref traité sera dédié à Paul Valéry, sous-titré « Théorie du Symbole », et publié le 1er janvier 1891 dans la revue Entretiens politiques et littéraires, avant d’en faire réaliser plus tard dans l’année un tirage hors commerce à 12 exemplaires sur grand papier. Suivra ensuite ce tirage limité à la Librairie de l’Art indépendant.
Bel exemplaire ; rare.
Naville, Bibliographie des écrits d’André Gide, n° 5.