[Le Rouge et le noir]

Henri Monnier, Stendhal

[Le Rouge et le noir]

S.l.n.d. [Paris, circa 1831]. 
2 bois gravés imprimés sur papier de chine, contrecollés en marge sur vélin fin, légendés sous les images et placés sous passe-partout ancien. 

 

Exceptionnelles épreuves, en fumés, des deux vignettes de Le Rouge et le Noir, utilisées pour les deux couvertures et les deux pages de titre de l’édition originale du roman publié chez Levavasseur en novembre 1831. 

 

Un fumé est une épreuve d’essai obtenue à partir d’une gravure sur bois enduite de noir de fumée ; par extension, c’est une épreuve tirée par le graveur pour servir de modèle à l’imprimeur. Imprimées sur chine, comme le sont souvent les fumés, elles sont légendées à la mine de plomb : 

 

« Julien s’élancer vers Mme de Rénal évanouie dans le confessionnal et soutenue par Mme Derville » ; 

« Mathilde de la Mole pose devant elle la tête de Julien ». 

 

Mention, d’une autre main, toujours à la mine de plomb, sur le passe-partout : « Fumés des 2 bois de Monnier de l’original [sic] du Rouge et le Noir. Exposition B.N. ». 

Ces deux épreuves, qui semblent uniques, proviennent des archives de l’imprimeur ; elles ont figuré dans la grande exposition Stendhal de la Bibliothèque nationale en 1984. Elles figurent au catalogue, présentées par Madeleine Barbin, sous le numéro 263 (Stendhal et l’Europe, Paris, Bibliothèque nationale, 1984). 

Ces deux ravissantes vignettes – avec celles réalisées pour Notre-Dame-de-Paris – peuvent être considérées comme les plus célèbres et les plus réussies des illustrations sur bois de l’époque romantique ; elles sont ici parfaitement tirées, les fumés permettant un rendu et une profondeur des noirs particulièrement nets. 

Commencé sous la Restauration, Le Rouge et le Noir ne fut achevé que quatre mois après la révolution de Juillet 1830, et annoncé dans la Bibliothèque de la France du 13 novembre. Cette première édition fut suivie de maintes reprises, de 1831 à 1840, qui témoignent du souci de perfection de l’auteur, usant d’une prose aussi précise que celle du Code civil, son modèle, pour retracer l’ascension sociale et la fin tragique d’un jeune ambitieux devenu emblématique de toute une génération. Balzac, qui le lit aussitôt, en dira qu’il saisit « la senteur cadavéreuse d’une société qui s’éteint ». 

L’édition originale est rare. Elle est imprimée à 750 exemplaires, qui constituent l’un des fleurons de la bibliophilie de toute collection de littérature du XIXe siècle. Les deux volumes qui la composent sont ornés en page de titre et en couverture de ces vignettes, gravées par Porret. 

Superbe témoin de l’édition d’un chef-d’oeuvre de la littérature française. 

Manque angulaire en coin supérieur droit du carton de support et brunissement du carton, dû à un encadrement ancien (il était ainsi présenté à l’exposition de 1984). 

Clouzot, p. 151 ; Ansel, Dictionnaire de Stendhal, p. 630-637 ; Stendhal et l’Europe, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1984, n° 263.

 

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