Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », (3 septembre) 1963
1 vol. (140 x 205 mm) de 248 p. et [1] f. Broché, non coupé.
Édition originale.
Exemplaire poinçonné du service de presse.
Envoi signé : « À Max Pol-Fouchet, ce déférent mais sincère témoignage d’admiration, l’auteur, J.M.G. Le Clézio ».
Ce roman construit comme un puzzle raconte « l’histoire d’un homme qui ne savait trop s’il sortait de l’armée ou de l’asile psychiatrique » et est, selon son auteur – alors âgé de vingt-trois ans – une oeuvre d’adolescent. En répondant au journaliste du Point, Jacques-Pierre Amette, le romancier expliquait le contexte de sa rédaction : “C’était une drôle d’époque. J’ai commencé à écrire ce livre alors que la guerre d’Algérie n’était pas finie, et que planait sur les garçons la menace d’être envoyés dans le contingent. Un de mes camarades, un garçon très artiste, très rebelle, nommé Vincent, du fait de ses mauvaises notes est parti à la fin de l’année 1960, et il a été aussitôt tué dans une embuscade. Un autre convoyait des fonds pour le F.L.N. Un autre était revenu en permission, le cerveau lessivé, ne parlant que de bazookas et de « bidons spéciaux » (comme on nommait pudiquement le napalm). (…) Alors j’écrivais « Le Procès-verbal » par bribes, dans le fond d’un café, en y mêlant des morceaux de conversation entendus, des images, des découpes de journal. Au jour le jour. Le roman a été fini après les accords d’Evian, quand j’ai compris que la menace s’arrêtait, que nous allions vivre. Il est resté un peu plus d’un an à l’état de manuscrit…».
28704