Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », (18 novembre) 1963.
1 vol. (140 x 205 mm) de 248 p., [2] et 1 f. Broché, non coupé.
Note autographe de François Mitterrand : « Le Procès-verbal, Le Clézio, 100 [fr.], chez Cayla, mars 65 ».
Exemplaire complet du prière d’insérer.
Ce premier roman – qui reçoit le prix Renaudot – raconte « l’histoire d’un homme qui ne savait trop s’il sortait de l’armée ou de l’asile psychiatrique » et est, selon son auteur – alors âgé de vingt-trois ans – une œuvre d’adolescent. En répondant au journaliste du Point Jacques-Pierre Amette, le romancier expliquait le contexte de sa rédaction : « C’était une drôle d’époque. J’ai commencé à écrire ce livre alors que la guerre d’Algérie n’était pas finie, et que planait sur les garçons la menace d’être envoyés dans le contingent. Un de mes camarades, un garçon très artiste, très rebelle, nommé Vincent, du fait de ses mauvaises notes, est parti à la fin de l’année 1960, et il a été aussitôt tué dans une embuscade. Un autre convoyait des fonds pour le F.L.N. Un autre était revenu en permission, le cerveau lessivé, ne parlant que de bazookas et de « bidons spéciaux » (comme on nommait pudiquement le napalm). […] Alors j’écrivais Le Procès-verbal par bribes, dans le fond d’un café, en y mêlant des morceaux de conversation entendus, des images, des découpes de journal. Au jour le jour. Le roman a été fini après les accords d’Évian, quand j’ai compris que la menace s’arrêtait, que nous allions vivre. Il est resté un peu plus d’un an à l’état de manuscrit… ».
François Mitterrand acquiert l’ouvrage près de dix-huit mois après sa parution, chez le libraire Robert Cayla, installé 28 rue Saint-Sulpice. Le Clézio vient alors de publier son deuxième roman, La Fièvre. François Mitterrand acquiert les deux volumes ce même jour de mars 1965, au même endroit : à l’évidence, il apprécie l’œuvre du romancier qui est, de tous les auteurs strictement contemporains de la fin du XXe siècle, celui qui sera le plus représenté (avec huit titres) dans sa bibliothèque. En 1965, Le Clézio a déjà une certaine cote : le prix payé (100 francs) sur pur fil de La Fièvre est le même que cette édition – sur papier courant – du Procès-verbal.
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