Édition originale.
Un des 260 premiers exemplaires numérotés.
La mythique édition originale signée d’un des ouvrages les plus célèbres au monde.
Exemplaire n° 33, signé par Saint-Exupéry.
Il est numéroté d’une autre main, comme pour tous les exemplaires.
Après la parution, le 20 février 1942, de Pilote de guerre (Flight to Arras), les Américains sont bouleversés par le récit de l ‘écrivain : le roman sera en tête des ventes aux Etats-Unis pendant six mois. En France, le livre sera édité en fin d’année, à seulement 2100 exemplaires mais les autorités de Vichy l’interdisent.
Parce que Saint-Exupéry dessine souvent un petit personnage, Curtice Hitchcock, son éditeur américain, lui propose d’écrire un conte pour enfants. L’écrivain décide d’illustrer lui-même son récit et se met aussitôt à la tâche. Il achète papier, crayons de couleur, aquarelles, et s’isole avec sa femme Consuelo dans le manoir de Bevin House dans le New Jersey. Cloîtré dans sa bibliothèque, il travaille par à-coups, le plus souvent la nuit. Fatigué et déprimé aux dires de ses proches, la genèse du Petit Prince est comme une épreuve personnelle, une plongée littéraire et mélancolique à la frontière de son enfance et de sa vie d’adulte. Après un peu plus de six mois de travail, Le Petit Prince paraît à New York le 6 avril 1943, d’abord en français, puis en anglais, chez Reynal & Hitcock.
L’un et l’autre sont rares, et particulièrement difficiles à trouver avec leurs jaquettes en premier tirage.
Ces deux éditions sont reliées, couvertes d’une toile rose estampée en rouge d’un dessin du Petit Prince (issu de l’illustration pleine page du chapitre III : « Le Petit Prince sur l’astéroïde B612 »), repris en couleurs pour l’illustration de la jaquette. Le premier rabat de cette jaquette contient, en pied, l’adresse de l’éditeur (New York, 386 Fourth Avenue), un texte de représentation du conte et le prix de 2 $ – parfois coupé.
Deux points bibliographiques permettent de distinguer l’édition en langue française de sa traduction anglaise : l’achevé d’imprimer et la « marque au corbeau » :
Pour les deux éditions d’avril 1943, un point – et un seul – permet réellement de les distinguer des retirages qui vont suivre : la couleur du cartonnage. Seul le premier sera de couleur rose – identique pour les versions en français et en anglais.
Ce point est normalement corroboré par la présence, dans les retirages, d’une mention d’édition « second printing, third printing, etc. », qui figure de la deuxième à la sixième édition de la version anglaise et de la deuxième à la septième édition de la version française.
Saint-Exupéry ne profite guère des échos de la parution puisqu’il quitte les États-Unis le 20 avril pour Alger, où il suit un stage d’entraînement à Lagouhat puis rejoint le groupe 2/33 à Oudja au Maroc. Saint-Exupéry y est promu commandant en juin et effectue sa première mission le 21 juillet au départ de la Marsa en Tunisie. Il ne reviendra jamais aux États-Unis, et encore moins aux affaires littéraires : le 31 juillet 1944, dans une ultime mission de reconnaissance, son avion s’écrase en Méditerranée.
De fait, il semble que l’auteur n’ai vu aucun exemplaires de son livre avant son départ, car aucun exemplaire dédicacé depuis New York n’est connu.
Les trois seuls exemplaires offerts par Saint-Exupéry l’ont été depuis l’Afrique du Nord, et ils sont tous d’un tirage postérieur :
Le premier tirage de mars 1943 a été diffusé à partir d’avril et imprimé à quelques milliers d’exemplaires : tous les exemplaires signés font partie du premier tirage (avec la marque « au corbeau », le cartonnage rose et l’adresse de la jaquette du « 386 Fourth Avenue »).
Les feuillets portant numéro et signature ont été réalisés à part, avant d’être montés en tête de chacun des (260 + 525) 785 exemplaires. Les jaquettes destinées à ces exemplaires ont a priori subi le même traitement, avec l’ajout du même numéro en pied – par la même main que celle qui a porté le numéro à la justification. Il est à noter que plusieurs mains ont numérotés les exemplaires, et a priori encore une autre pour la numérotation des jaquettes, ce qui rend difficile – si ce n’est impossible – une harmonisation, voire une exhaustivité.
En l’absence d’archives officielles et d’une bibliographie digne de ce nom, on ne peut être absolument certain que toutes les exemplaires numérotés aient eu à l’origine une jaquette qui le soit. C’est même peu probable, au vu de la rareté de ces jaquettes numérotées (pour lesquelles la vigilance s’impose : nous avons déjà croisé des jaquettes numérotées… après coup). Il en existe néanmoins, en nombre réduit – et tous très abîmés. Il paraît probable que nombre d’exemplaires ont perdu leur jaquette d’origine, parfois remplacées par des jaquettes en meilleur état. Il convient alors de vérifier que cette dernière est bien une jaquette du premier état (adresse et prix corrects).
Tirage d’une grande rareté et très recherché : cet exemplaire, d’une grande pureté (pour le livre et la jaquette), est exceptionnel.
29419
35 000,00 €
© Librairie Walden