Le Mythe de Sisyphe

Albert Camus

Le Mythe de Sisyphe

Paris, Gallimard, (22 septembre) 1942.

1 vol. (120 x 190 mm) de 168 p. et [2] f. Box noir, dos lisse, titre doré en long, plats recouverts de box rouge verni, bande de box orange verni traversant les plats au centre et à la verticale, décor géométrique de box noir verni mosaïqué dans la bande centrale, tête dorée sur brochure, couverture et dos conservés, chemise, étui (P.-L. Martin, 1964).

Édition originale.

Un des 15 premiers exemplaires sur vélin pur fil Lafuma Navarre (n° 9).

L’intelligence moderne souffre de nihilisme. Pour guérir, on lui propose d’oublier son mal et de revenir en arrière. Ce sont les ‘retours’, au Moyen Âge, à la vie dite ‘naturelle’, à la religion, à l’arsenal des vieilles solutions. Mais, pour accorder à ces baumes une vertu d’efficacité il faudrait nier l’apport de plusieurs siècles, simuler l’ignorance de ce que précisément nous savons, feindre de n’avoir rien appris, effacer ce qui est ineffaçable. Cela est impossible. Cet essai tient compte au contraire des lumières que nous avons acquises dans notre exil. Il propose à l’esprit de vivre avec ses négations et d’en faire les principes d’un progrès. Vis-à-vis de l’intelligence moderne, il fait acte de fidélité et de confiance. Dans ce sens, on ne peut le considérer que comme une mise au point, la définition préalable d’un ‘bon nihilisme’ et pour tout dire une préface.”
Ainsi Albert Camus formule-t-il, dans une lettre à Gaston Gallimard du 22 septembre 1942, son projet de prière d’insérer au Mythe de Sisyphe.

Le Mythe de Sisyphe sort en librairie le 16 octobre 1942. Camus, ce jour là, est toujours en Haute-Loire, au Panelier. Il vient, la veille, d’envoyer à Gaston Gallimard les manuscrits du Malentendu et de Caligula. Le deuxième volet du cycle de l’absurde paraît quatre mois après L’Étranger et est imprimé à 2 750 exemplaires, plus 15 exemplaires en grand papier.

Plus que tout autre titre de Camus – certains étant pourtant à encore plus petit nombre (13) en grand papier -, Le Mythe de Sisyphe est probablement le plus rare de tous les titres de Camus en grand papier. Nous n’en connaissons pour notre part que 5 exemplaires.

L’un de ceux-là sera offert à un jeune magasinier de la librairie Gallimard, qui lui écrira quinze ans plus tard : “Je suis venu à la NRF me faire dédicacer un Mythe de Sisyphe. J’avais 16 ans. Je crois que la rencontre du Mythe a été pour moi, comme pour beaucoup d’autres, très importante. Mais j’ai mis longtemps à vraiment comprendre ce que vous aviez mis ‘à JJP, pour qu’il aille + loin’. J’y ai été, mais beaucoup + tard. Il est vrai qu’entre temps j’avais vendu le livre. C’était un pur-fil.”  Le jeune magasinier en question s’appelle Jean-Jacques Pauvert.

Précieux exemplaire, l’un de deux seuls connus reliés par Pierre-Lucien Martin.

Il est en parfaite condition. 

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Vendu
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