Paris, Calmann Lévy, (juillet) 1894.
1 vol. (115 x 180 mm) de [2] f. et 411 p. Demi-chagrin marron, dos à nerfs orné, titre doré, tête dorée, couvertures conservées (reliure de l’époque).
Édition originale.
On joint : un exemplaire relié de la seconde édition parue chez Calmann-Lévy en 1924.
L’on dit que la figure de Léontine Arman de Caillavet se lit en creux dans ce conte que Proust aimait.
Il serait presque impossible de citer tous les invités du salon de Madame de Caillavet dans son hôtel particulier du 12 avenue Hoche. Le Tout-Paris, politique, littéraire, artistique et mondain « au grand complet » y défila. Anatole France la rencontre au cours de l’année 1883. Quelques années plus tard, leur liaison, gardée secrète, même après le divorce de France (1891) n’est pas étrangère aux figures féminine de sa Thaïs (1890) et de la Thérèse du Lys rouge (1894). Ils restèrent intimement liés jusqu’à la mort de Léontine en 1910. « L’influence que Mme Arman de Caillavet eut sur le premier écrivain de son temps est une chose probablement unique dans l’histoire littéraire. »
Témoin crucial de cette liaison, admirateur du Lys Rouge, un des habitués de l’avenue Hoche, Marcel Proust, dont France préfacera le premier livre, Les Plaisirs et les Jours. En offrant un exemplaire de ce livre à Madame de Caillavet dont il devait d’avoir été présenté à France et que ce dernier accepta d’en écrire la préface, Proust (qui n’oublia jamais d’associer Leontine à Anatole) écrivit : « À Mme Arman de Caillavet […] En l’assurant de ma respectueuse et reconnaissante amitié, et en commentant sans cesse avec elle, élue par l’auteur du Lys rouge, le vers célèbre : ‘L’amitié d’un grand homme est un bienfait des dieux’ ».