Le Livre de mon ami

Paris, Calmann Lévy, coll. « Bibliothèque contemporaine », 1885.
1 vol. (115 x 180 mm) de [2] f., 330 p. et 1 f. Maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, titre doré, date en pied, couvertures et dos conservés (reliure signée de S. David).

Édition originale.
Envoi signé : « À Edward Wassermann, paternellement, Anatole France, 1919 ».

À différentes époques de sa vie, Anatole France reprit et compléta ses souvenirs d’enfance, de jeunesse, avec ses parents, ses professeurs, ses camarades. « Lorsqu’il s’agissait de se raconter lui-même, il était intarissable » (J. Suffel. A. France)

Pierre Nozière, est le plus autobiographique de ses personnages, celui qui de livres en livres nous renseigne sur l’auteur de Thaïs. Des fragments du Livre de Pierre qui devaient être réunis sous le titre Le Livre de mon ami en 1885 chez Calmann Lévy, avaient parus dans divers organes de presse – La Revue bleue, Jeune France etc. entre 1882 et 1885 où France, par ailleurs avait ses entrées et auxquels pour certains il collaborait activement.

Le Livre de mon ami est ainsi le premier texte de souvenirs de l’auteur, suivront Pierre Nozière en 1899 chez Lemerre et enfin Le Petit Pierre en 1918 à nouveau chez Calmann Lévy. Anatole y apparaît sous le prénom de Pierre, son père le libraire France sous celui du médecin Nozière…

« Je vais vous dire ce que me rappelle tous les ans le ciel agité de l’automne […] ce que je vois quand je traverse le Luxembourg […]. Ce que je vois alors dans ce jardin, c’est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos, s’en va au collège en sautillant comme un moineau. […] C’est l’ombre du moi que j’étais il y a vingt-cinq ans. […] Il valait mieux, en somme que les autres moi que j’ai eu depuis après avoir perdu celui-là. » (Le Livre de mon ami, p. 139).