Paris, Éditions du Seuil, (novembre) 1959.
1 vol. (145 x 215 mm) de 248, [2] et 1 f. Broché, non coupé.
Édition originale.
Un des 150 premiers exemplaires sur vélin neige, seul tirage en grand papier (n° 47).
L’édition originale de Il Gattopardo fut publiée à Milan début novembre 1958. Giuseppe Tomasi, Prince de Lampedusa, duc de Palma di Montechiaro, était mort depuis le 23 juillet 1957, des suites d’une tumeur maligne au poumon décelée en avril. Il ne connut donc jamais la postérité de son œuvre – à la célébrité aussi foudroyante et rapide que l’avait été sa maladie. Hormis trois petits articles diffusés à Gênes dans les années 1920, il n’avait rien publié, ressemblant en cela à deux autres grands écrivains « posthumes » du XXe siècle : Fernando Pessoa et Franz Kafka. Lampedusa, épris de Stendhal et de Byron, commença à travailler à son roman à la fin de 1954. Au mois de juin 1955, il s’attacha à poursuivre d’autres travaux, puis reprit sa rédaction en novembre. Il a donc près de soixante ans lorsqu’il écrit son grand œuvre.
L’on doit sa publication à Giorgio Bassani (1916-2000), romancier et poète, qui sut l’imposer à Feltrinelli après les refus de Mondadori et Einaudi, les principaux éditeurs de l’époque. Bassani fut ami de tout ce qui compta en Italie : Giorgio Morandi, Michelangelo Antonioni, Alberto Moravia, et même le jeune Pasolini. Le futur préfacier raconte comment le manuscrit lui parvint : « J’eus le texte dactylographié. Il ne portait aucune signature. Toutefois, dès que j’eus savouré les phrases délicieuses de l’incipit, je fus sûr qu’il s’agissait d’un travail sérieux, l’œuvre d’un véritable écrivain. Il ne m’en fallait pas plus. La lecture complète ne fit que confirmer ma première impression. Je téléphonai tout de suite à Palerme. J’appris ainsi que l’auteur du roman n’était autre que Giuseppe Tomasi, duc de Palma et Prince de Lampedusa ».
Dès l’édition, le succès fut immédiat. Il obtint le prix Strega en 1959 et fut sans délai traduit dans plusieurs langues : en France, Aragon écrivit avec emphase dans Les Lettres françaises que « le Guépard est un peu plus qu’un très beau livre, c’est un des grands romans de ce siècle, un des grands romans de toujours… le seul roman italien. » Il fut porté à l’écran par Luchino Visconti en 1963, avec Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale, et obtint la Palme d’or à Cannes la même année. Notons que les dialogues de la version française furent écrits par René Barjavel.
Bel exemplaire.
30450